Cinéma week-end. "Tu mérites un amour", un chagrin intemporel et contemporain
Hafsia Herzi signe à 32 ans son premier film et rend hommage à son mentor, Abdellatif Kechiche.
À 20 ans, Hafsia Herzi brûlait la pellicule dans La Graine et le mulet d'Abdellatif Kechiche, et déjà, sur le tournage, elle qui n'a pas fait d'école de cinéma, disait à son réalisateur son désir d'écrire et de tourner. Elle a un grand projet, qui ne se fera qu'en 2020.
Un premier film bluffant
Lassée par la lenteur du processus de financement, elle n'attend pas et se met au travail sur un autre film. Tu mérites un amour s'est fait avec un budget ridicule, des débutants à tous les postes techniques et le résultat est bluffant.
Je ne voulais pas tricher avec le spectateur, je voulais qu'il se reconnaisse dans ces émotions-là
Hafsia Herzi
Hafsia Herzi se filme en Lila, jeune femme laminée par un chagrin d'amour terriblement contemporain. Les rencontres faciles sur les réseaux sociaux, la violence de l'époque, les boursouflures de l'égo masculin, elle capte l'air du temps tout en disant ce qu'il y'a d'universel dans cette souffrance amoureuse, qu'elle incarne à merveille. Hafsia Herzi a donc écrit, produit, mis en scène et joué ce film où elle quasiment dans tous les plans.
Hafsia Herzi fidèle à Abdellatif Kechiche
Présente dans les deux volets de Mektoub, my love, elle réfute les critiques qui ont entouré la projection de l'opus 2 à Cannes, lors du dernier festival.
Abdellatif est comme un père pour moi, "Mektoub my love 2" doit et va sortir en salles
Hafsia Herzi
Comme ceux qui ont au contraire adoré ce film radical, elle souhaite qu'il sorte en salles, Abdellatif Kechiche a des soucis avec son producteur, mais il peut compter sur le soutien d'Hafsia Herzi.
Le film franceinfo de la semaine : Deux moi de Cédric Klapisch
Très bon démarrage pour cette autre chronique de l'époque. Dans la solitude urbaine, deux trentenaires traînent leur mélancolie, que la promesse d'une vie sociale numérique ne peut évidemment pas guérir. C'est chez le psy qu'ils trouveront la lumière en eux, et une fois de plus, Cédric Klapisch filme une génération avec acuité et bienveillance, 17 ans après L'Auberge Espagnole, il voit toujours clair.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.