Bac pro : une épreuve de taille
C'est un atelier aux allures de cathédrale : voûtes
gothiques, fenêtres moulurées, balustrades stylisées... Autant de vestiges des
travaux des élèves de la filière "art de la pierre" du lycée de l'Acheléen à
Amiens.
C'est ici que les terminales viennent de passer leur épreuve pratique de
taille : 16 heures pour réaliser une "voûte en anse de panier ". A leur disposition :
massettes, ciseaux, équerres et rabots. Pas de machine, même si une précision
extrême est exigée. "La tolérance, c'est entre 0,5 et 1 mm ", rappelle leur
professeur Yves Caron. "On ne rentre pas en taille de pierre pour faire des
parallélépipèdes, mais pour faire naître quelque chose d'un bloc ".
Se confronter à la matière, c'est notamment ce qui
fascine la dizaine d'élèves de cette classe. "Dès que la masse vient frapper le
ciseau, je ne suis plus là, mon esprit part dans la taille ", raconte Clément, 19
ans, lui-même fils de tailleur de pierre. Son père l'a mis en garde contre les
contraintes du métier, notamment les douleurs articulaires au poignet.
Monuments historiques, cheminées et cuisine
Mais
Clément rêve de travailler dans la rénovation des monuments historiques. Tout
comme Edwin, 17 ans, qui a déjà préparé des pierres pour la Sainte-Chapelle à
Paris ou la basilique de Saint-Denis. "C'est un peu poser sa marque dans un
bâtiment qui va rester à travers les âges ", s'enthousiasme le jeune
homme. Les monuments historiques, "ça reste le principal
débouché ", explique Yves Caron. Même si selon lui, l'activité du secteur a été
ralentie par des "restrictions budgétaires ".
Certains élèves peuvent aussi
s'orienter vers des entreprises qui fabriquent des cheminées ou des cuisines.
Mais avant cela, ils doivent encore passer des épreuves de dessin technique,
français ou encore histoire. Leur bac pro ne se révise pas que massette et
ciseau à la main.
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