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Des milliards de livraisons : la logistique tisse sa toile à l'identique d'Internet.

Chaque jour en France, plus de 3 millions de colis sont livrés aux particuliers. Avec la progression du e-commerce, les livraisons urbaines deviennent de plus en plus difficiles. Le SITL, salon des solutions logistiques qui vient de se dérouler à Paris, propose des solutions originales.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Chacun d'entre nous génère environ 20
tonnes de livraisons par an.
Avec 20% d'augmentation annuelle des commandes
en ligne, il faut inventer de
nouvelles solutions de transport et de stockage des marchandises.

Un groupe de chercheurs canadiens, dans leur  Manifeste pour un
Internet Physique
, proposent d'appliquer
les principes du Web à la logistique
: un système mondial, ouvert et collaboratif. Les
réseaux actuels et concurrents n'utilisent que 60% des capacités disponibles
en circulation. On transporte beaucoup trop d'air.

Benoit Montreuil, Professeur à l'Université Laval de Québec, prend l'exemple d'une palette de caisses qui contiennent elles-mêmes des boîtes, à l'intérieur desquelles se trouvent enfin les produits à livrer. Beaucoup d'air, trop d'emballages. 

Dans leur manifeste, les chercheurs imaginent des containers standardisés, légers, résistants et de toutes les tailles, qui s'emboîteraient comme des légos
et s'adapteraient ainsi aux volumes des marchandises. "Une nouvelle génération de conteneurs modulaires, intelligente, écologique, standardisée. On va faciliter la transition, l'interconnexion logistique, ce qui est très difficile aujourd'hui".

L'Internet Physique adaptée à la logistique
poursuit trois objectifs 
: abaisser les coûts de 10 à 30%, baisser le CO2
de 50% et améliorer les conditions de travail.  Pour Benoit Montreuil, "les chauffeurs sont devenus nos cow-boys modernes. Ils partent pour longtemps, ont une vie sociale difficile, une santé précaire. On veut faire en sorte que la population soit nettement mieux traitée qu'aujourd'hui".

Le système collaboratif pourrait même aller
jusqu'à utiliser les voitures particulières. Pour Éric Ballot, professeur à Mines Paris Tech, "on pourrait très facilement, dans nos trajets quotidiens, répétitifs, utiliser le co-voiturage et faire aussi de la co-marchandise de manière à optimiser l'habitacle, mais aussi le coffre."

L'utilisation des transports
en commun, comme le métro ou le tram-fret, est également envisagée.
Danièle Patier, chercheur
au Laboratoire d'Économie des Transports, nous rappelle que les premiers tramways canadiens avaient servi à transporter du charbon en ville, mais également les corps pour les pompes funèbres. "On peut tout envisager, le tout est que ce soit pensé en amont, surtout la technique de chargement et de déchargement".

D'autres solutions de logistique ont été présentées fin mars au SITL. Vous pourrez les découvrir en écoutant les entretiens de Bruno Durand, Maître de conférence en logistique à l'Université de Nantes, et d'Alain Bagnaud, directeur du salon.

 

Bonus : 

*Tout sur la ville intelligente, c'est à Futurapolis, à Toulouse, du 11 au 13 avril et c'est un événement France Info.  *

Les œuvres du photographe  Alain Delorme sont présentées au centre d'art actuel de Bayeux  Le Radar jusqu'au 7 avril. L'artiste participera également aux Rencontres d'Arles en animant un stage photographique, "Détourner
le réel"
du 22 au 27 avril. 

 

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