Japon : pourquoi le Shinkansen, ce train à grande vitesse idéal, ne s'exporte-t-il pas ?

Le premier train à grande vitesse du monde a fait ses débuts au Japon, il y a tout juste 60 ans. Il s'agit du fameux Shinkansen, qui continue aujourd'hui de s’améliorer et de séduire le monde, sans pourtant s'exporter.
Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Train express Shinkansen arrivant en gare de Tokyo le 3 novembre 2022. Illustration. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE/ GETTY)

Il faudrait vraiment être de très mauvaise foi pour dire du mal du Shinkansen japonais, le tout premier train à grande vitesse du monde, apparu au moment des JO de Tokyo, en 1964. Soixante ans après, il continue de dominer, de s’étendre, de s’améliorer et de séduire le monde.

Les Shinkansens sont des trains de 400 mètres de long, avec 1 300 places chacun, qui partent toutes les 3, 5, 7 ou 10 minutes de Tokyo vers d’autres villes du Japon. Ils relient également certaines villes régionales, tel un véritable métro à grande vitesse. Il y en a environ 175 par jour dans chaque sens entre Tokyo et Osaka, les deux mégalopoles distantes de 500 km, que reliait le premier Shinkansen en 1964 à 210 km/h.

Mais depuis cette date, il va deux fois plus loin, il va plus vite et surtout beaucoup d’autres lignes sont apparues. Connu pour sa ponctualité phénoménale, le Shinkansen est aussi propre, jamais tagué, confortable, sûr et silencieux. Les accidents sont rarissimes, le train sait s’arrêter seul en cas de séisme et en général, hors désastre naturel, les incidents sont vite résolus.

Des modèles emblématiques

Leur esthétique aérodynamique fait aussi leur succès, avec leur image d’un train futuriste muni d'un très long bec. Tous les Shinkansen sont adorés des enfants et des adultes, avec certains modèles ultra-populaires. On trouve par exemple celui qui est appelé Hayabusa, avec son nez de canard caractéristique et une couleur d’un vert très chatoyant. Il y a aussi le rouge Komachi, ou encore un Shinkansen qui circule à vide pour analyser les voies : le "docteur Yellow", un vieux train jaune qui sera d'ailleurs bientôt à la retraite.

Le train jaune Shinkansen "Doctor Yellow" (ici en 2019), servant désormais à tester les voies. (DOCTOREGG / MOMENT UNRELEASED RF/GETTY)

Les évolutions les plus marquantes sont plus ou moins visibles ou non pour les passagers. Bien sûr, il va plus vite. En moyenne, il atteint actuellement des vitesses de 270km/h à 300 km/h. Mais surtout il n’y a désormais aucune secousse. Les voitures sont hyper confortables, on a la place de mettre une valise imposante devant ses pieds, il y a internet et des prises de courant à bord, parfois même une voiture spéciale télétravail. On trouve également des toilettes dernier cri, des salons de maquillage, un emplacement pour changer les bébés. Pour les conducteurs et la sécurité aussi, la numérisation a apporté beaucoup d’évolutions.

Services à la pointe et surcoûts divers

Tout le service autour est aussi appréciable. Désormais les billets sont disponibles en version électronique, et une minute suffit pour réserver avec un smartphone. Cela dit, depuis des décennies déjà, l’obtention d’un billet à un guichet ou à une machine se fait presque aussi rapidement. Les voies de départ et arrivées sont décidées une fois pour toutes, cela ne change jamais.

Reste qu’un trajet en Shinkansen est plus onéreux qu’en TGV, mais le prix se justifie au regard du service.

Chers à construire, à produire, à entretenir et à exploiter, les modèles de Shinkansen ont ainsi plus de mal à s’exporter.

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