Tarifs douaniers : la présidente du Mexique répond aux pressions de Donald Trump
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, est sur le point de déclencher une guerre commerciale avec ses voisins, il menace d'augmenter les droits de douane sur les produits venant, notamment du Mexique, pour obtenir ce qu’il veut sur la migration, le trafic de drogue et la relation avec la Chine. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a pris la décision de répondre à Donald Trump sur les droits de douane et l'immigration, mercredi 27 novembre.
Claudia Sheinbaum corrige les imprécisions de Donald Trump, par exemple dans le compte-rendu de la conversation qu’ils ont eue au téléphone. Quand il écrit simplement qu’il a convaincu le Mexique de fermer la frontière, la présidente du Mexique précise que ce n’est pas le cas, mais qu’un plan existe déjà pour empêcher les migrants d’avancer vers les États-Unis.
La présidente mexicaine a répondu, également et avec fermeté, par des chiffres et des arguments construits au chantage des taxes douanières. Le Mexique veut montrer qu’il souhaite une conversation d’adulte, il affiche une position rationnelle sans se laisser impressionner par les intimidations du voisin. Si les États-Unis veulent des taxes, le Mexique en mettra en retour. Les conséquences seront importantes pour chacun. Dans le fond, le gouvernement mexicain a bien conscience qu’il s’agit d’une mise à l’épreuve. Dans une stratégie de négociation politique, avant son arrivée au pouvoir, Donald Trump veut faire peur et s’imposer auprès de ses partenaires.
Le Mexique accusé d'être une porte d'entrée des produits chinois
Le Mexique est dans le viseur des États-Unis et du Canada depuis des semaines à cause de sa relation commerciale avec la Chine. Le Mexique est accusé par ses voisins d’être une porte d’entrée cachée des produits chinois sur le marché commun en Amérique du Nord. Dans un contexte de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, cela est mal perçu.
Il ne s’agit pas d’un trafic de produits chinois réétiquetés "made in Mexico". Mais, par un phénomène de relocalisation régionale, les entreprises notamment chinoises qui souhaitent se rapprocher des consommateurs américains, s’installent au Mexique. Elles construisent des usines et utilisent des produits asiatiques qui sont manufacturés, puis assemblés sur le territoire mexicain. Ces produits sont ensuite exportés vers les États-Unis, cette fois-ci sans taxe, grâce à l’accord de libre-échange. C’est un sujet à prendre très au sérieux par le Mexique car le pays tient par-dessus tout à ce traité qui unit les trois pays, mais une révision est prévue pour 2026. Les États-Unis et le Canada, de plus en plus protectionnistes, ont déjà avancé l’idée de renégocier les termes.
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