À Mons-en-Montois, le plus petit cinéma de France vient de fermer ses portes
Le plus petit cinéma de France, le 11x20+14, a fermé ses portes. Comme l'a remarqué, lors du week-end du samedi 7 et dimanche 8 ocotbre, le critique de cinéma Emmanuel Raspiengeas sur X.
Ce cinéma pas comme les autres avait été lancé, il y a près de 25 ans, par un ancien réalisateur de France TV, Michel Le Clerc, aujourd'hui âgé de 93 ans. Le 11x20+14 diffusait chaque semaine cinq à six films dans une seule salle de 50 places aménagée dans un ancien corps de ferme de Mons-en-Montois en Seine-et-Marne. Une fermette où 234 personnes auraient été massacrées par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, d'où son drôle de nom 11x20+14. Dans ce cinéma se rassemblaient ces habitants de la bourgade d’un peu plus de 400 habitants, mais aussi des amoureux du cinéma capables de venir de loin pour venir se réfugier dans un lieu hors du temps, créé par un homme d’un autre temps, qui à la retraite avait eu l’envie de montrer des films. "On m’avait dit que ça ne marcherait jamais", déclarait-il. Finalement l’aventure a duré presque 25 ans.
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Les toutes petites salles ont du mal à résister
C'est à partir de 2017 que le petit cinéma commence à rencontrer des difficultés. Avec la suppression des contrats aidés, Michel Le Clerc, le propriétaire, n’arrive plus à payer son projectionniste, Benoit, un autre amoureux du cinéma, et des vitraux qu’il rénove dans son atelier dans une autre partie de la fermette, entre deux séances. Au départ, le projectionniste avait accepté de continuer à travailler bénévolement, puis est venue la pandémie et l’érosion des spectateurs. Malgré une cagnotte qui avait récolté 13 000 euros le 11x20+14 n'a pas pu être sauvé.
Pourtant le cinéma d’art et d’essai ne se porte pas si mal en France. Avec des entrées en hausse de près de 40% l’an dernier dans les salles labellisées, qui continuent de passer des films exigeants, de cultiver du lien social, et qui tiennent bon parce qu’elles proposent juste autre chose. Mais les toutes petites salles dites "mono écran" ont du mal à résister. Selon le bilan du Centre national du cinéma et de l'image animé (le CNC), cinq ont disparu l’an dernier, laissant une salle vide à pleurer, et parfois un vieux qui pleure dans un coin parce que son cinéma a fermé.
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