Des militants de la cause animale se mobilisent pour faire interdire la chasse à la marmotte

Plusieurs centaines de marmottes ont été tuées en 2023 en Savoie, selon la revue de la Fédération de chasse.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le gouvernement ne veut, pour l'instant, pas entendre parler d’interdiction de la chasse à la marmotte, cette espèce n’étant pas classée comme menacée. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Près de 90 000 personnes réclament dans une pétition qu’on arrête de chasser les marmottes. Cette période la fin de l’été et le début de l’automne, devrait être une période de fêtes. Dans les Alpes, les Pyrénées ou le Massif Central, c’est le moment de l’année où les marmottes constituent des réserves. Elles mangent tout ce qui leur tombe sous les pattes jusqu’à devenir toute ronde, avant de se pelotonner à partir de mi-octobre bien au chaud. Festoyer l’été, dormir tout l’hiver en attendant le soleil du printemps, ça peut fait rêver. Mais depuis quelques jours les randonneurs ont laissé la place dans les alpages aux chasseurs de siffleux comme on les appelle, en raison du cri strident que les marmottes poussent en cas de danger. Des chasseurs qui, selon la revue de la Fédération de chasse, auraient tué plus de 500 marmottes rien qu’en Savoie en 2023, soit une hausse de 22% par rapport à la saison précédente.

Une chasse interdite en Italie

L’Association justice animaux Savoie (Ajas) s'est mobilisée, samedi 7 septembre, à Chambéry pour demander qu’on cesse de chasser les marmottes. À ce titre, le sénateur LR du Val-d’Oise, Arnaud Bazin, vétérinaire, qui soutient ce mouvement, rappelle qu’en Italie la chasse à la marmotte est d’ores et déjà interdite. Et que près de 70% des Français réclament cette mesure. Il n'y a d'ailleurs pas que les chasseurs qui menacent les marmottes, c'est aussi le cas de l’artificialisation des sols, la baisse de l’enneigement l’hiver, les canicules et les chiens des randonneurs. Bien qu’il n’existe pas de comptage officiel, plusieurs études scientifiques prouvent le déclin des marmottes. Le gouvernement, de son côté, ne veut pas entendre parler d’interdiction de la chasse, cette espèce n’étant pas classée comme menacée. Le président de la Fédération des chasseurs de Savoie, interrogé, jeudi 5 septembre par le Parisien, affirme même qu’on ne peut pas les laisser pulluler, mettant en avant son plaisir de rentrer au chalet pour les "mitonner en civet accompagné d’une bonne polenta"

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