IVG dans la Constitution : une cérémonie de scellement symbolique et ouverte au public
La presse à sceller du ministère de la Justice, une machine vieille de plus de 200 ans, scellera vendredi 8 mars dans la Constitution la liberté des femmes de recourir à l'avortement. Une grande vis permettant de compresser des galettes de cires entre deux matrices, des disques en acier, qui portent en creux l’empreinte d’un sceau. Sur l’une des faces du sceau la devise "Liberté, Égalité, Fraternité", sur l’autre, la liberté représentée sous les traits de la déesse Junon.
La cérémonie aura lieu en extérieur sur la place Vendôme, en public pour la première fois. La presse à sceller du ministère de la Justice n'a pas souvent l'occasion de servir. Elle est réservée aux évènements les plus symboliques. Quelque 14 cérémonies de scellement ont eu sous la Ve République, pour l’abolition de la peine de mort en 1981 et pour l’entrée en vigueur de la Constitution en 1958. Ce jour-là d’ailleurs, tout ne s’était pas passé exactement comme prévu, puisque de la cire avait malencontreusement giclé sur les participants à la très solennelle cérémonie.
Une presse à sceller avec les symboles de la Justice
De l’Empire à la République en passant par la Monarchie de juillet et la Restauration, les motifs des sceaux ont évolué au fil des régimes politiques, mais le mécanisme de très grande qualité de la presse n’a pas bougé. Pas d’obsolescence programmée pour un symbole de la continuité de l’État, qui trouve ses racines dans l’ancien régime et entre vendredi dans l’histoire du féminisme.
Pour l’occasion, le meuble de la presse à sceller a été entièrement reverni. Un meuble sur lequel on peut voir un serpent enroulé autour d’un miroir, symboles du lien entre prudence et vérité, les vertus cardinales de la justice. La justice qui s’apprête à inscrire dans la constitution la liberté des femmes de recourir à l'avortement. Le sceau de la liberté des femmes, encore bien trop souvent bafoué, à disposer de leur corps comme elles l’entendent.
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