Juan Antonio Samaranch, l'homme qui a rendu riche le CIO

Surnommé le "caudillo" de l'olympisme, Juan Antonio Samaranch a fait basculer les Jeux olympiques dans le monde professionnel en négociant des droits de sponsoring et télévisuels lucratifs.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Juan Antonio Samaranch, (à gauche), lors de la cérémonie des Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles. (ABC PHOTO ARCHIVES / DISNEY GENERAL ENTERTAINMENT CON)

Juan Antonio Samaranch est issu d'une riche famille d'industriels espagnols et en plus du surmon de "caudillo" de l'olympisme, il est également connu comme "le manitou des JO" ou encore "le saigneur des anneaux". Ancien secrétaire d'État aux sports sous la dictature de Franco, soupçonné par certains d'avoir été un agent du KGB, il fut l'homme qui aura le plus profondément transformé les Jeux olympiques modernes.

Joueur de hockey sur patins à roulettes, mais surtout doté de réseaux politiques patiemment tissés, il devient en 1980, président du CIO. Son règne durera 21 ans et il est le plus long de l'histoire du comité, après celui de Pierre de Coubertin, qui avait fait interdire, dans la charte olympique, toute opération de nature commerciale avec l'emploi du drapeau, de la flamme et de la devise olympique. Une charte à laquelle Juan Antonio Samaranch fait ajouter quatre mots, "sauf pour le CIO".

La révolution Samaranch

Ces quatre mots changent tout et sous sa présidence, le Comité internationale olympique, petit club privé d'aristocrates européens, devient une organisation internationale non gouvernementale aux caisses bien remplies et dont les membres bénéficient d'une immunité judiciaire. Cette dernière permet à Juan Antonio Samaranch de bénéficier d'un non-lieu alors qu'il est soupçonné, en 1998, de corruption aux Jeux de Salt Lake City de 2002.

Fondateur du Musée olympique à Lausanne, il fait graver dans le hall d'entrée, les noms de Coca-Cola, Hitachi, Kodak ou encore Adidas. L'académicien Maurice Druon, lui demandera un jour s'il conviendrait de déposer son coeur à Wall Street, quand celui de Pierre de Coubertin se trouve à Olympie.

Son coeur, devenu fragile, cessera de battre en 2010, emportant ainsi dans la tombe ses secrets et son plus grand rêve, celui de devenir un jour, prix Nobel de la paix. Un prix que le comité des Nobel a toujours refusé de lui décerner.

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