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Un taureau ailé, vieux de plus de 2 700 ans redécouvert en Irak

Il s’agit sans doute du dernier des lamassu, un génie protecteur de la mythologie mésopotamienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le dernier lamassu ou taureau ailé androcéphale de Khorsabad, retrouvé en Irak le 24 octobre 2023. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

Imaginez un corps énorme de taureau, des ailes d’aigle, et une tête humaine très sophistiquée… Un taureau ailé de 4 mètres de haut, pesant 18 tonnes, sans doute le dernier lamassu ou taureau ailé androcéphale de Khorsabad, a été redécouvert dans un petit village situé à une dizaine de kilomètres de Mossoul au Nord de l’Irak.

Créatures semi divines, taillées en albâtre gypseux il y a plus de 2 700 ans aux confins de l’Irak actuel, les taureaux ailés à tête d’hommes, statuts colossales aux pouvoirs surnaturels, étaient chargés de protéger la capitale monumentale que le puissant roi Sargon II, qui régnait sur l’empire Assyrien, a fait sortir de terre. Mais peu de temps après l’édification de sa cité, Sargon est mort sur un champ de bataille. Son corps n’a jamais été retrouvé et la ville de Khorsabad est peu à peu tombée dans l'oubli, abandonnée. Jusqu’à sa redécouverte par des fouilleurs au début du XIXe siècle, des diplomates français.

Sauvé des destructions de Daech par les habitants

Certains lamassu sont exposés au Louvre. Ils sont arrivés à Paris en 1846. Le Louvre est d’ailleurs le tout premier musée à montrer des découvertes de vestiges assyriens. Mais le dernier des lamassu est resté sur le site de Khorsabad, dans cette région longtemps occupée et martyrisée par l’État Islamique, qui s’en est pris aux vies humaines et aux sites archéologiques.

Grâce aux habitants de la région qui ont pris soin de le dissimuler avant l’arrivée de Daesh, il a pu échapper aux pillages et aux destructions. Et bien que sa tête d’homme ait été volée dans les années 1990, les archéologues français qui l’ont récemment redécouvert racontent que son état de conservation est exceptionnel, alors que partout autour, on retrouve des fossés antichars, des bunkers et même des mines. Et alors que la cité de Sargon II repose encore pour une grande part sous terre, il ouvre aujourd'hui la voie à de nombreuses découvertes archéologiques inédites.

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