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A l'école, apprendre à manger équilibré en soutenant les circuits courts

Dès cette rentrée 2015, la distribution de lait, de fruits et de légumes va s'intensifier dans les écoles. Le Parlement européen a en effet débloqué 250 millions d'euros pour un nouveau programme simplifié, qui privilégie les producteurs locaux et permettra de lutter contre l'obésité dès le plus jeune âge.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Apprendre aux enfants dès la maternelle à manger équilibré avec des produits locaux de saison © europarl.eu)

Des pommes, des poires, des légumes, du lait, mais aussi du fromage et des yaourts nature seront distribués dès cette nouvelle année scolaire à 30 millions d'écoliers dans l'Union européenne. Les programmes ne sont pas nouveaux, celui en faveur du lait a presque 40 ans, les distributions de fruits ont été mises sur pied en 2009. Ils étaient jusque là co-financés par l'Union et les États membres, mais les pays n'utilisaient qu'environ 60% de leur enveloppe budgétaire. Surtout en raison des lourdeurs administratives. Cette fois, les programmes sont regroupés, simplifiés et entièrement financés par l'Europe, explique le rapporteur du Parlement européen, le socialiste belge Marc Tarabella. Il a réussi à débloquer 250 millions d'euros par an contre 190 précédemment.

Malgré les campagnes d'informations, la consommation de fruits, de légumes et de lait diminue partout en Europe : seuls l'Allemagne, l'Autriche, la Pologne et l'Italie respectent les 400 grammes quotidiens. Seulement 36% des Européens mangent cinq fruits et légumes par jour. Et pendant ce temps l'obésité touche déjà un enfant sur trois, un adulte sur deux, nous rappelle Marc Tarabella. D'où la nécessité d'apprendre dès le plus jeune âge à manger sain et équilibré, à mieux connaître le contenu de notre assiette (la différence entre une courgette, un concombre, ou un cornichon) et à respecter le cycle des saisons; non, chez nous les fraises ne poussent pas à Noël.

La question de l'intolérance au lactose ou au lait de vache n'a pas fait débat. L'Europe se préoccupe des intolérances et des allergies dans ses législations sur la santé. Mais étonnement il n'y a pas eu de pressions sur les éventuels risques liés au lait, notamment de vache. Dans ce programme, le lobbying vient surtout de l'industrie agro-alimentaire, défendue par la droite: il portait sur les produits transformés comme les laits chocolatés, aussi sucrés que du coca, ou les yaourts soi-disant aux fruits. Marc Tarabella a été intransigeant et les produits transformés ont finalement été rejetés par le Parlement européen, qui permet néanmoins aux pays, s'ils le souhaitent vraiment, de ne distribuer que des produits sans lactose. En revanche les produits bio seront mis en avant et les circuits courts privilégiés, ce qui permettra aussi de contrer les difficultés liés à l'embargo russe sur les produits agricoles européens.

C'est aux écoles de se porter candidates dans chaque pays pour bénéficier de ce programme, qui pourra aussi être étendu au secondaire, à travers des projets pédagogiques. L'augmentation du budget annuel permettra de soutenir davantage d’États membres sans diminuer les dotations pour autant.

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