Accès à l'IVG : le forcing des lobbies conservateurs
En Italie, de plus en plus de médecins refusent de
pratiquer les interruptions de grossesse. Idem au Portugal, où il est très
difficile de trouver une clinique.
Le sujet divise l'Europe, il divise aussi le Parlement
européen. A Strasbourg, fin octobre, les députés devaient voter le rapport
préparé par leur collègue socialiste, la Portugaise Edite Estrela, sur les
"droits sexuels et génésiques". Sous la pression des lobbies
conservateurs, le texte va être retravaillé. Il réclamait un accès à la contraception pour tous, à des
services d'avortement sûrs et légaux et un accès à l'éducation sexuelle pour
les jeunes, très inégal d'un pays à l'autre.
Les lobbies anti-avortement, en effet, ont fait du
forcing auprès de députés. Elisabeth Morin-Chartier siège elle aussi pour l'UMP
à la commission des droits de la femme. Dans un souci d'apaisement, elle a voté
pour le renvoi du rapport Estrela en commission, même si elle défend toujours
le combat de Simone Veil.
Il y a trois ans, déjà, au Conseil de l'Europe, les
lobbies anti-avortement avaient réussi à retourner complètement un autre
rapport, qui défendait les mêmes idées. Au final, à coup d'amendements, déposés
par des élus italiens et irlandais, la résolution ne soutenait plus les femmes
mais les médecins opposés à l'interruption de grossesse.
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