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La réussite par les échecs

Pour l'Union européenne, le jeu d'échecs n'est pas seulement un sport, il doit être partie intégrante de l'éducation moderne. Le programme "Chess in School" ("Le jeu d'échecs à l'école"), porté par l'ancien champion du monde Garry Kasparov, vient d'être adopté par le Parlement européen.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Converti à la politique, Garry Kasparov n'en a pas moins gardé son bâton de pélerin de serviteur et de pédagogue des échecs. L'ancien champion du monde (de 1985 à 2000), président de la Kasparov Chess Foundation Europe, vient de convaincre les députés européens de soutenir le programme 'Chess in school', afin de donner aux enfants "un avenir plus brillant". Parce que les échecs améliorent la concentration et la prise de décision, explique-t-il, ils rendent les enfants plus autonomes et
favorisent la socialisation. Ils contribuent à lutter contre les discriminations,
puisqu'ils sont accessibles à tous.

L'utilisation du jeu d'échecs dans le cursus scolaire, si possible avant l'âge de 9 ans, permet d'améliorer clairement les résultats
scolaires, selon la Kasparov Chess
Foundation Europe, qui dispose de données d'écoles du monde entier dans ce sens, publiques comme privées, aux pédagogies traditionnelles ou modernes.

Aujourd'hui, souligne Garry Kasparov, "le défi auquel doivent faire face les autorités éducatives, c'est d'enseigner à cette nouvelle 'Génération iPad' comment apprendre à l'école, avec le jeu comme élément de
changement, à travers l'ordinateur comme support". Les nouveaux programmes d'échecs informatisés permettent de faire le lien entre les anciens
standards scolaires et des méthodes éducatives plus modernes, en cela ils constituent "un petit outil, mais un outil très important pour aider cette
transition".

Garry Kasparov a déjà convaincu l'Afrique du Sud ou l'Ukraine, Abou Dhabi et la ville de Francfort sont très intéressées; il a présenté son programme devant l'Unesco et au Parlement européen, où près de 400 eurodéputés lui ont apporté leur soutien. D'autant plus que ces programmes informatisés sont extrêmement
abordables, souligne Garry Kasparov. "Tout ce que nous devrions demander à l'Europe
concerne le coût des traductions. Pour le reste cela relève des Etats, et surtout des municipalités. Or les infrastructures (ordinateurs) sont déjà en place dans les écoles et les coûts sont
insignifiants, comparés à ceux engendrés par la construction de bâtiments, de
stades, de piscines, de terrains de golf, de courts de tennis. Le retour sur investissement est vraiment incitatif
", conclut-il.

La Déclaration écrite, adoptée le 15 mars 2012 par les eurodéputés stipule: "Considérant que le jeu d'échecs est un sport accessible aux enfants de toutes les catégories sociales et que ce jeu pourrait contribuer à la cohésion sociale et à la réalisation d'objectifs de politique générale, tels que l'intégration sociale, la lutte contre la discrimination, la réduction du taux de criminalité et même la lutte contre différentes formes d'addiction; considérant que, indépendemment de l'âge de l'enfant, il peut améliorer sa concentration, sa patience et sa persévérance; qu'il peut développer son sens de la créativité, son intuition, sa mémoire, sa capacité d'analyse et ses compétences décisionnelles; que le jeu d'échecs permet également d'apprendre  la détermination, la motivation et l'esprit sportif, le Parlement européen demande à la Commission et aux Etats
membres de soutenir la mise en oeuvre du programme 'Le jeu d'échecs à l'école'
dans les systèmes éducatifs, et d'y allouer suffisamment de fonds à compter de 2012".

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