Le Comité anti-torture entre dans toutes les prisons d'Europe
Spécialiste
en médecine légale, ce praticien suisse sillonne depuis plus de 20 ans le
continent européen, ses maisons d'arrêt, ses postes de police. Avec ses
collègues du CPT, le Comité européen pour la
prévention de la torture, il
bénéficie d'un accès illimité à tous les centres de détention et il peut s'y
déplacer sans restriction.
Depuis
sa création en 1989, le CPT a rencontré et examiné 10.000 détenus en Europe. Pour
collecter des témoignages sans compromettre les détenus, le CPT les rencontre
tous, sans exception. Difficile, alors, pour les gardiens, de cibler les
prisonniers qui ont dénoncé de mauvais traitements.
Il y
a quelques mois, Jean-Pierre Restellini s'est rendu sur l'île d'Imrah, en Turquie, pour rencontrer dans sa prison le Kurde Abdullah Öcalan, le leader du
PKK. Le Comité a aussi rencontré en Ukraine l'ex-premier ministre Ioula
Timochenko, pour s'assurer qu'elle était bien soignée.
Il a
déjà visité, également, la colonie pénitentiaire de Mordovie où était détenue
récemment Nadejda Tolokonnikova, la "Pussy Riot" transférée fin octobre en Sibérie. Les
dirigeants de ce centre, il a pu s'en rendre compte, se soucient essentiellement
d'exploiter la force de travail des détenues.
Le
médecin suisse achèvera son mandat au CPT en décembre. Avec ses collègues, il
demande aux 47 pays du Conseil de l'Europe un net effort pour repérer et
signaler les mauvais traitements en détention: "c'est un moyen objectif
et indiscutable de confirmer des allégations ".
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