Le FN fourbit ses armes au Parlement européen
On a parfois tendance à l'oublier, mais les électeurs n'ont pas attendu le premier tour des régionales pour propulser le Front national en tête d'une élection. C'était déjà le cas lors des Européennes de 2014, où à la faveur d'un scrutin proportionnel, il est entré en force au Parlement européen. Un an plus tard, Marine Le Pen parvenait finalement à créer un groupe, "Europe des Nations et des Libertés", avec des élus europhobes de 8 nationalités différentes.
Travail de sape du FN dans toutes les commissions et délégations
Cela a considérablement accru les moyens, la visibilité et l'efficacité d'élus qui s'étaient davantage illustrés par leur manque d'assiduité sous la précédente législature. S'ils continuent à se servir de l'hémicycle comme d'une tribune pour dénoncer l'Europe et ses dirigeants, ils opèrent désormais un travail de sape pour tenter d'empêcher tout approfondissement de ce qu'ils considèrent comme de la "casse ".
Amendements, motions de censure, rapports, conférences de presse, contre le PNR, contre l'immigration ou pour dénoncer le scandale Luxleaks, participation à la conférence des présidents et interventions dans l'hémicycle : les eurodéputés du Front National sont à pied d’œuvre dans toutes les commissions et délégations. Et se complètent désormais à merveille avec leurs anciens collègues qui siègent chez les non-inscrits, comme Jean-Marie Le Pen, Aymeric Chauprade, prié de quitter la délégation, ou encore Bruno Gollnisch qui prend quasi systématiquement la parole dans la foulée -et dans le même esprit- que Marine Le Pen.
Marine Le Pen invitée à s'expliquer sur l'affaire des fraudes au vote
Mais cela exige aussi un respect des règles : Martin Schulz, le président du Parlement européen n'a pas manqué de le rappeler à la présidente du groupe ENL, invitée à se rendre dans son bureau cette semaine pour s'expliquer sur l'affaire des fraudes au vote.
Lors de la session fin octobre, ses deux voisins immédiats ont été surpris en train de voter à sa place alors qu'elle s'était absentée, ce qui est strictement interdit par le règlement. Par "courtoisie ", par "maladresse ", par "esprit chevaleresque " a expliqué Marine le Pen.
Si Nicolas Bay continue de nier les faits, il sera à nouveau convoqué, le co-président du groupe ENL, le Néerlandais Marcel de Graaf, les a quant à lui reconnus : il écope de 5 jours de suspension de ses indemnités parlementaires.
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