A Lisbonne, la mort d'une enfant de cinq ans relance le débat sur les "visas dorés"
C'est un terrible fait divers, et sans doute un accident. Une petite fille de cinq ans est morte, dans le quartier ultra moderne de Lisbonne, le parc des Nations, probablement en passant par dessus la rambarde d'un appartemment situé au 21e étage. Celui de ses parents, de riches chinois autorisés à séjourner au Portugal grâce à leur visa doré, le visa que les autorités portugaise délivrent à de riches ressortissants extra-européens, des facilités pour qu'ils viennent dépenser leur argent dans le pays. La petite fille de cinq ans était dans le logement. Ses parents étaient partis jouer au casino. Selon la police, une porte donnant sur la terrasse de l’appartement était ouverte, et il est probable que la fillette soit passée par-dessus la rambarde. Les parents ont été placés en garde à vue puis présentés à un juge qui les a accusés de mise en danger d’un tiers et d’abandon d’enfant. Ils encourent une peine de prison de trois à neuf ans.
Un message de fermeté envers les "visas dorés" ?
Ce fait divers en rappelle un autre, la disparition de la petite Maddie Macan dans le sud du Portugal, en mai 2007. La fillette de quatre ans dormait avec ses frères jumeaux, seuls, alors que les parents dinaient avec des amis au restaurant. L’enfant n’a jamais été retrouvé. Mais l’accusation d’abandon d’enfant n’a pas été retenue contre les parents, ce qui donne l'impression d'un deux poids deux mesures. Et cela s'explique sans doute par les critiques qui s'élèvent, au Portugal, contre ces "visas dorés". Ces visas d’autorisation spéciale de résidences pour ressortissants non européens sont attribués depuis 2013 aux personnes qui s’engagent à investir au moins 500.000 euros. La majorité de ces visas sont attribués à des Chinois. Et un scandale de corruption lié à ces visas, il y a deux ans, avait poussé le ministre de la justice à démissionner. D'où la fermeté affichée après la mort de la petite chinoise. Comme si le Portugal semblait dire aux heureux titulaires de visas dorés qu'ils sont toujours les bienvenus pour dépenser leur argent, mais que cela ne les autorisait pas pour autant à faire n'importe quoi.
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