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Au Brésil, le championnat national de football reprend malgré l'épidémie de coronavirus

Malgré la joie des supporters de voir les joueurs de nouveau sur les pelouses, ce retour n'est pas sans provoquer de nombreuses critiques car le Covid-19 est en pleine expansion dans de nombreuses régions du Brésil.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Mathieu Albertini
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Lors d'un match entre Palmeiras et Corinthians au stade Allianz Parque, à Sao Paulo, au Brésil, le 8 août 2020 (photo d'illustration). (NELSON ALMEIDA / AFP)

Au Brésil bien plus qu'ailleurs, une bonne partie des supporters ont attendu ce moment avec impatience. Normalement, le championnat de football débute en mai. Du coup, les amateurs de ballon commençaient à trouver le temps un peu long. Il y a eu dans un premier temps des rediffusions d'exploits passés, puis la reprise de championnats locaux mais c'est seulement depuis samedi 8 août que l'élite du football brésilien s'affronte à nouveau sur les terrains. 

Cela soulève de nombreuses questions parce que la pandémie n'est absolument pas maîtrisée dans le pays. Si certaines régions voient le nombre de cas baisser, le coronavirus est en pleine expansion dans de nombreuses régions du Brésil. Le pays vient de passer la barre des 100 000 décès.

Trop tôt pour relancer le championnat ?

Le 18 juin, la reprise du championnat local à Rio de Janeiro avait déjà scandalisé. Il faut dire que le premier match avait eu lieu au stade Maracana, alors même qu'un hôpital de campagne se trouve sur le parking du stade. Un symbole assez funeste. Après cela, d'autres championnats locaux ont peu à peu repris, occasionnant chaque fois de nouveaux débats. D'autant que depuis que les fédérations locales ont su que le retour de la première division était prévu pour ce week-end, elles se sont dépêchées de terminer leur championnat, et plusieurs observateurs se demandent si cette empressement ne s'est pas fait au détriment du respect des mesures sanitaires.

Il y a beaucoup de journalistes sportifs et même de supporters qui considèrent que ce n'est pas le moment de reprendre le football. Dans les autres pays, les matchs n'ont repris que lorsque les contaminations et les décès étaient en baisse constante. Ce qui n'est pas du tout le cas au Brésil où on compte en moyenne 1 000 morts par jour. 

Pression des clubs

Au final, c'est avant tout une histoire de gros sous. Plusieurs clubs importants ont fait pression pour la reprise du championnat de première division. Et ils ont trouvé un allié solide en la personne du président Jair Bolsonaro, qui lui considère que les matchs de football n'auraient de toute façon jamais dû s'arrêter.

Des mesures sanitaires sont tout de même prises. La Fédération brésilienne a mis en place ce qui se fait ailleurs, à savoir des matchs à huis clos et des tests massifs. Mais même si les matchs se jouent sans public, les supporters risquent bien de se rassembler dans les bars et dans les rues. C'est d'ailleurs un des risques de cette reprise : laisser penser de manière erronée que la situation se normalise au Brésil, alors même que la pandémie continue de faire des ravages.

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