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Au Brésil, un méga braquage de banques ultraviolent choque le pays

Trois banques ont été braquées par une vingtaine d'hommes lourdement armés et entraînés, qui ont utilisé des otages comme boucliers humains, parfois attachés sur le capot des voitures avec lesquelles ils ont pris la fuite.

Article rédigé par franceinfo - Sarah Cozzolino
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une voiture de police arrive sur les lieux d'un des braquages, à Aracatuba, à quelque 500 km de Sao Paulo, au Brésil, le 30 août 2021. (LAZARO JR. / HOJEMAIS ARACATUBA)

Dans la nuit de dimanche à lundi 30 août a eu lieu un méga braquage de banques dans la ville de Araçatuba, à 500 km de São Paulo, au Brésil, qui a fait trois morts, plusieurs blessés et choqué tout le pays. Les images montrant une vingtaine de criminels lourdement armés ont fait le tour des réseaux sociaux et des chaînes de télévision, les journaux titrant "Terreur à Araçatuba".

Des boucliers humains pour protéger leur fuite

Les échanges de tirs avec la police ont duré près de deux heures et sur les vidéos prises par les habitants, on voit les criminels qui prennent en otage une dizaine de personnes pour s’enfuir en les utilisant comme boucliers humains : sur certaines images les otages avancent en rangée dans les rues, devant les bandits, sur d’autres on les voit sanglés aux toits et aux capots des voitures dans lesquelles fuient les criminels. Ils ont braqué trois banques au total, mais la somme volée est pour l’instant inconnue.

Des bombes posées dans la ville pour faire diversion

Depuis plusieurs années, des braquages comme celui-ci, extrêmement organisés, ultra-violents et rapides, se multiplient, avec les mêmes techniques de braquages ultra-sophistiqués ces dernières années : les bandits ont des armes de guerre, des drones, placent des voitures en flammes pour faire barrage à la police et positionnent un nombre record de bombes dans la ville. Les forces spéciales de la police ont dû passer la ville au peigne fin pendant plus de 24 heures pour désamorcer une centaine de bombes à détecteurs de mouvements installées un peu partout. Pendant ce temps-là, la ville restée à l’arrêt, les commerces et écoles fermées, et les habitants, bloqués chez eux. Il y a eu au moins six braquages de ce type cette année.

Les braqueurs sont probablement liés à un puissant gang de São Paulo

Ce genre de braquage est qualifié de "Novo cangaço" par la presse et la police brésilienne. L’expression fait débat mais le mot "cangaço" vient de la figure des "cangaceiros", qui remonte au XXème siècle. Les cangaceiros étaient des bandits du Nordeste brésilien, un mélange entre les gangs du far west américain et Robin des bois : ils envahissaient les villes rurales en affrontant directement la police et redistribuaient ensuite une partie du butin aux habitants et aux plus pauvres. Or ces types de braquages sont totalement urbains : les criminels viennent de gangs formés en prison et sont très probablement liés au PCC, le premier commando de la capitale, gang originaire de São Paulo, le plus puissant du Brésil, qui prête des armes et de l’argent pour planifier et réaliser ce type de braquage.

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