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Brésil : ce très précieux perroquet bleu qui pourrait bien faire capoter un projet éolien

L'entreprise française Voltalia, à la tête du projet, doit faire face à la fronde d'habitants et de protecteurs de l'environnement, qui craignent les impacts des éoliens sur une espèce d'oiseau menacée d’extinction.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Mathieu Albertini
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le vol d'un perroquet au Brésil. (JUAN-CARLOS MUNOZ / BIOSPHOTO)

Le parc éolien de la municipalité de Canudos, dans le nord-est du Brésil, devait développer la production d'énergie propre dans une région historiquement pauvre. L'entreprise française Voltalia, à la tête du projet, doit faire face à la fronde d'habitants et de protecteurs de l'environnement, qui craignent les impacts des éoliens sur une espèce d'oiseau menacée d’extinction : un perroquet bleu appelé l'Arara-Azul de Lear.

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Ce perroquet - dessiné pour la première fois par un Anglais du même nom au XIXe siècle - n'habite que dans cette région de Canudos : il est passé tout prêt de l'extinction, avec seulement une centaine d'individus recensé à la fin des années 1980.

Au bout de 35 ans d'efforts de conservation, ils sont aujourd'hui environ 2500, mais restent menacés. Or, Voltalia, une entreprise française présente dans une vingtaine de pays, a choisi deux zones où cette espèce a élu domicile pour y installer 28 éoliennes. Il faut dire que les conditions y sont excellentes, avec des vents forts et stables. 

Mais pour les défenseurs de l'oiseau, les immenses pales des éoliennes et les lignes de transmission représentent surtout un nouveau risque d'extinction. Agriculteurs et éleveurs locaux partagent leur inquiétude et craignent aussi un impact sur leurs exploitations traditionnelles. 

Faire stopper les pales à distance

Si Voltalia a d'abord obtenu toutes les permissions en 2021 et a commencé les travaux, en avril 2023, la justice a paralysé le chantier. La cour a en effet estimé que la construction d'un tel parc sur un territoire où se trouve une espèce menacée, ne peut être considérée comme un projet de faible impact environnemental, comme cela avait été classifié dans un premier temps.

Voltalia regrette cette décision et a posé un recours, car elle considère que ces impacts ont déjà été largement analysés. L'entreprise propose ainsi de peindre les pales pour que les oiseaux les voient mieux et assure pouvoir stopper les éoliennes à l'approche d'un vol de perroquet. Les défenseurs des oiseaux estiment eux que l'efficacité de ces mesures n'est pas garantie et se réjouissent de cette première victoire juridique. Mais le projet est loin d'être enterré, d'autant que le nouveau gouvernement brésilien veut faire du pays le leader mondial des énergies propres d'ici à 2030.

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