Election présidentielle en Ouganda : des "empêcheurs de crime" pour intimider l'opposition
Avec Bruno Meyerfeld, correspondant de France Info en Afrique de l'Est.
A 71 ans, Yoweri Museveni subit une usure du pouvoir et une contestation grandissante. Un deuxième tour est même possible, ce serait une première dans l'histoire ougandaise. La fin de campagne a d'ailleurs été plus agitée que prévue, notamment à cause des "crime preventers ", les "empêcheurs de crimes". Une milice d’un million et demi de personnes (sur 37 millions d'habitants), recrutée par le régime et répartie à travers tout le pays, pour intimider les opposants et réprimer les possibles manifestations.
Hommes de main
Officiellement, ces crime preventers sont chargés de lutter contre l’insécurité. Mais selon les ONG, leur rôle est bien différent. Ils servent en réalité d’hommes de main du régime: depuis le début de la campagne, ils font le coup de poing, attaquant les meetings de l’opposition, intimidant les opposants. Les ONG ont ainsi relevé des cas de personnes tabassées à coup de bâtons, des cas de torture, de racket. Ces centaines de milliers de personnes reçoivent une formation idéologique, vantant la politique de Museveni. Elles suivent aussi un stage d’autodéfense, donné par la police ou par l’armée. Les crime preventers font donc très peur aux opposants. Amnesty international et Human Rights Watch ont d’ailleurs appelé à leur dissolution.
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