En Autriche, une pétition réclame l’interdiction de la cigarette dans les bars et restaurants
Une pétition réclame l’interdiction de la cigarette dans les bars et restaurants autrichiens. Elle fait suite à une loi votée en mars dernier qui permet de continuer à fumer dans ces établissements.
Une pétition, signée par près de 600 000 personnes en Autriche (c’est près de 10% du corps électoral), réclame l’interdiction de la cigarette dans les bars et restaurants. Cette pétition fait suite à une loi controversée adoptée en mars dernier.
Cette loi permet tout simplement de continuer à fumer dans les bars et restaurants autrichiens. Normalement, cela devait être interdit à partir du 1er mai prochain, en vertu d’une précédente loi votée en 2015, mais c’était sans compter sur le nouveau gouvernement, une coalition entre le parti conservateur et le parti d’extrême droite, le FPÖ. Ce dernier défend depuis de nombreuses années la liberté de fumer dans les lieux de restauration et le parti a réussi à convaincre son partenaire de coalition de faire voter cette loi. Un exploit puisque le parti conservateur avait soutenu le texte de 2015 qui interdisait la cigarette dans les bars.
Une victoire pour l’extrême droite
Beaucoup ont l’impression que le parti conservateur a fait un cadeau à l’extrême droite sur ce sujet, une concession politique alors que c’est un enjeu sanitaire majeur. C’est la position de l’ordre des médecins, dirigé par Thomas Szekeres. C’est lui qui est à l’origine de la pétition qui a recueilli près de 600 000 signatures en quelques semaines : "Il faudrait plutôt agir en pensant à la santé des Autrichiens. Or on sait que bannir la cigarette des lieux de restauration a un impact immédiat. Cela a été le cas en Italie où quelques mois après l’interdiction de fumer dans les bars, le nombre de crises cardiaques a baissé." L’Autriche est aujourd’hui le 4e pays de l’OCDE où l’on fume le plus. Chaque année, ce sont 13 000 personnes qui meurent de maladies liées au tabac.
Les opposants ont déjà réussi la première étape
Les opposants ont réussi à obtenir plus de 100 000 signatures. En Autriche, cela signifie que le sujet sera discuté au parlement. Mais l’ordre des médecins n’attend pas grand chose de ces débats, il vise d’ores et déjà les 900 000 signatures. Un chiffre qui n’a pas été choisi au hasard puisque dans le programme du gouvernement, 900 000 signatures est le seuil requis pour organiser un référendum. Mais cette réforme n’a pas encore été mise en place : elle devrait l’être en 2021, selon le vice-chancelier. Trop tard aux yeux des opposants, qui comptent donc accentuer la pression dans les semaines à venir.
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