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En Bolivie, les vestiges d'une civilisation perdue découverts en Amazonie grâce à la technologie laser

L'utilisation d'un scanner laser aérotransporté a permis de mettre en lumière une série de plateformes, gigantesques, de plusieurs centaines d’hectares, avec tout un réseau d'infrastructures équivalentes à celles de villes européennes médiévales. 

Article rédigé par franceinfo - Alice Campaignolle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Rio Grande, dans la forêt amazonienne (illustration). (LUCAS AMORELLI / LE PICTORIUM / MAXPPP)

De grandes villes en pleine forêt amazonienne bolivienne : grâce à une technologie de pointe, des archéologues viennent de révéler l’existence de colonies très peuplées au cœur de l’Amazonie il y a plusieurs siècles. Ils ont publié leur découverte dans la revue Nature. Si cette civilisation des Casarabes était déjà connue, cette découverte contrecarre les thèses qui, jusqu’ici, évoquaient de petites sociétés nomades.

Une série de plateformes gigantesques

La technologie utilisée est la méthode Lidar (Light detection and ranging) : un scanner laser, aérotransporté, cartographie le relief de la zone survolée. Comme la forêt amazonienne est très dense, avec beaucoup de végétation, le travail des archéologues est difficile, autant pour accéder aux sites que pour en avoir une vue d'ensemble. L’équipe d’archéologues a pu mettre en lumière une série de plateformes, gigantesques, de plusieurs centaines d’hectares avec tout un réseau de sentiers, de canaux d’irrigation, mais aussi des pyramides etc. 

Jusqu’ici, les experts ont toujours pensé aux cultures amazoniennes comme étant des groupes plus ou moins nomades, avec peu de membres et qui ne construisaient pas d’infrastructures aussi imposantes comme celles que l’on devine aujourd’hui.

De véritables villes tropicales

"Quand on obtient une carte aussi détaillée on voit clairement que tout est relié, explique Carla Jaimes Betancourt, l’une des archéologues auteurs de l’article. Ce n’est pas un site archéologique puis un autre site plus loin, non, ce sont de véritables villes tropicales." "Avec les infrastructures que nous avons découvertes, poursuit la scientifique, on comprend qu’il y avait une planification et qu’il fallait beaucoup de gens pour construire. Cette civilisation a vécu environ 1 000 ans, période pendant laquelle les canaux ont été agrandis, ainsi que les réservoirs d’eau, des murailles ont été construites, tout cela est typique d’une ville, comparable aux villes européennes médiévales." Ces villes tropicales auraient été construites entre le Ve et le XVe siècles après Jésus-Christ.

Il s’agit désormais de déterminer combien de personnes vivaient exactement dans ces villes et comment cette civilisation Casarabe vivait avec la nature plutôt hostile des savanes et de la forêt amazonienne. Le temps presse un peu pour les archéologues, car l’agriculture mécanisée dans ces régions amazoniennes détruit chaque jour des sites archéologiques.

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