En Corée du Sud, de grands espoirs de titres et de médailles en e-sport, enfin inscrit aux Jeux asiatiques
La discipline du e-sport figure pour la première fois au programme des Jeux asiatiques jusqu'au dimanche 2 septembre en Indonésie, où la Corée du Sud, berceau de ce sport, espère briller.
Pour la première fois, le jeu vidéo professionnel, ou e-sport, fait son entrée officielle comme sport de démonstration dans une grande compétition internationale. Cela se passe aux Jeux asiatiques, qui se déroulent jusqu'au 2 septembre à Jakarta, en Indonésie. Une entrée qui soulève énormément d’attentes en Corée du Sud, pays où la discipline est née il y a 15 ans et où sont formés les meilleurs joueurs du monde.
Les joueurs sud-coréens de jeux vidéo sont des stars dans leur pays, et on attend d’eux qu’ils ramènent de nombreuses médailles de Jakarta. Le plus célèbre d'entre eux s’appelle Lee Sang-hyeok. Surnommé Faker, ce joueur de 22 ans est plusieurs fois champion du monde. Il est, avec son équipe, le grand favori de l’épreuve "League of Legends" des Jeux de Jakarta.
Un salaire de 2,3 millions d'euros
En Corée du Sud, ce roi de la souris et du clavier est aussi populaire que les plus grandes stars de football. Son salaire annuel est évalué à 2,3 millions d’euros, ce qui est supérieur aux salaires des meilleurs joueurs coréens de baseball. Avant son départ pour les Jeux, Lee Sang-hyeok s'est dit enthousiaste à l’idée de voir sa discipline faire son entrée aux Jeux asiatiques, qui sont une compétition reconnue par le Comité olympique international. "Ces Jeux asiatiques représentent quelque chose de vraiment différent comparé aux autres compétitions de e-sport auxquelles je participe d’habitude", explique-t-il.
Si je remporte l’épreuve, je pense que ce sera l’un des plus grands exploits de ma carrière
Lee Sang-hyeok, champion de e-sportà franceinfo
Si cette entrée aux Jeux asiatiques est si importante pour les Coréens, c'est parce que ces compétitions sont diffusées sur toutes les télévisions à travers l’Asie. Le e-sport va donc sortir de ses circuits de diffusion habituels sur internet, réservés aux initiés, afin de toucher le grand public.
Ce dont se félicite Kim Beom-jin, représentant de l’entreprise sud-coréenne OGN, qui gère les très réputés championnats nationaux de jeu vidéo. Comme pour le football, il en revend les droits de retransmission dans le monde entier, y compris en France.
"Encore aujourd’hui, peu de gens admettent que le jeu vidéo est un véritable sport. Ils disent que les joueurs sont assis sur une chaise et qu'ils ne transpirent pas, regrette-t-il. Cette participation aux Jeux asiatiques va donc faire date parce qu’elle permettra à la discipline de se faire reconnaître comme un sport par le grand public."
Prochain objectif : entrer aux Jeux olympiques
Les autorités olympiques montrent un intérêt évident pour le jeu vidéo, qui est vu comme un moyen d’amener les plus jeunes générations vers les JO. C’est pourquoi le e-sport est devenu un sport de démonstration aux Jeux asiatiques cette année. Dans quatre ans, à Hangzhou, en Chine, il devrait même être reconnu comme un sport officiel. La discipline génère déjà 13 milliards de dollars par an.
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