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En direct du monde. À Londres, une nouvelle taxe frappe les véhicules les plus polluants

En Angleterre, une nouvelle taxe entre en application, lundi, pour les automobilistes circulant dans le centre de Londres. Les véhicules les plus anciens et les plus polluants sont directement visés.

Article rédigé par franceinfo - Aude Soufi
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un bouchon à Londres, le 17 février 2017. (Photo d'illustration) (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Une nouvelle taxe entre en vigueur au Royaume-Uni, lundi 23 octobre, pour les automobilistes circulant dans le centre de Londres. La "T-Charge" (ou "toxicity charge") s'applique désormais à tous les véhicules qui ne respectent pas les normes européennes en termes de pollution. Concrètement, les conducteurs de voitures mises en circulation avant 2006 vont devoir payer 10 livres (soit 11,7 euros) à chaque fois qu'ils entrent dans le centre-ville. Les propriétaires de voitures plus récentes mais polluantes peuvent aussi être concernés. Cette taxe ne fait pas l'unanimité.

Jusqu'à 21,5 livres de taxes  

Pour les automobilistes, c'est la taxe de trop. Ils subissent déjà la "Congestion Charge", introduite en 2003 pour lutter contre les embouteillages. Les véhicules qui circulent dans le coeur de Londres pendant la journée en semaine sont soumis à une taxe de 11,50 livres. Avec cette T-Charge, le conducteur d’un véhicule de plus de 11 ans devra donc payer au total 21,5 livres. Beaucoup d’automobilistes se plaignent d’être des vaches à lait : "C’est ridicule. J’ai une bonne voiture qui marche bien avec encore beaucoup de kilomètres à faire", déplore l'un d'eux. "On est juste persécuté tout le temps." Un autre automobiliste ajoute :

Tout ce que fait Transport for London, ce n’est pas bon pour Londres, ce n’est pas bon pour les travailleurs, c’est juste bon pour eux.

Un automobiliste londonien

à franceinfo

Pourtant, 75% des habitants de la ville soutiennent cette mesure, qui vise à protéger l’environnement et la santé des habitants de Londres. Chaque année, plus de 9 400 personnes meurent dans la capitale à cause de la mauvaise qualité de l'air. Pour la mairie, il fallait donc agir. La mesure a donc été promise en février dernier. Elle entre en vigueur lundi mais ce n’est qu’un début.

Une zone super-protégée dès 2019

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a en annoncé la création d’une zone protégée à ultra-basse émission de particules fines dans la capitale à partir de 2019. Tous les véhicules diesel de plus de quatre ans et les véhicules essence de plus de treize ans y seront interdits. Les plus entêtés pourront circuler à condition de payer 12,50 livres.

Les organisations de protection de l’environnement, elles, aimeraient qu’on encourage à moins polluer. "Le gouvernement doit intensifier ses efforts. Il est plus que temps qu’il s’attaque à ce problème et qu’il aide les gens à changer pour des modes de transport plus propres", demande Simon Alcock, le porte-parole de Client Earth. "Les petites entreprises et les ménages les plus modestes ont en particulier besoin d’aide, à travers des réductions d’impôts, des primes à la casse et en forçant l’industrie automobile à mettre la main à la poche pour compenser les gens qui ont acheté des voitures plus polluantes."

10 millions de voitures visées au Royaume-Uni

Si Londres est la première ville du Royaume-Uni à mettre en place cette taxe, elle devrait pourtant se généraliser progressivement dans d'autres villes. Au total, il existe 35 zones urbaines "sensibles" parmi lesquelles neuf grandes villes, comme Birmingham, Leeds, ou Nottingham. Pour les véhicules diesel les plus polluants, il faudra payer un droit de passage de 20 livres (soit 23 euros). Au total, on estime que 10 millions de voitures, camions et bus en Grande-Bretagne seraient concernés. À Londres, la T-Charge qui entre en vigueur lundi n’affecterait, elle, que 10 000 véhicules.

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