En direct du monde. En Afghanistan, bientôt des renforts militaires occidentaux pour aider les forces afghanes à combattre les talibans
Le président américain, Donald Trump, a donné son feu vert pour l'envoi de renforts militaires en Afghanistan. Un pays qui reste en partie contrôlé par les talibans.
L'Afghanistan reste embourbé dans un conflit qui dure. Près de 16 ans après l'invasion du pays par les Etats-Unis pour mettre fin au régime taliban, 60 % du pays seulement est sous le contrôle des forces gouvernementales régulièrement prises pour cible par les insurgés. Les Etats-Unis pourraient envoyer des troupes supplémentaires en renfort. Donald Trump, le président américain a donné son feu vert. C'est un changement qui s'opère dans la politique américaine en Afghanistan après l'administration Obama qui se positionnait pour un désengagement progressif.
Cela fait plusieurs mois déjà que le chef de l'OTAN en Afghanistan. John Nicholson réclame un renfort de troupes face à l'insurrection des talibans. Ces derniers ne relâchent pas la pression. Un district sur 10 est sous le contrôle ou disputé par les insurgés. Le gouvernement afghan contrôle à peine 60 % du territoire ; cela signifie qu'un tiers de l'Afghanistan est aux mains des insurgés qui multiplient les attaques ciblées contre les institutions gouvernementales et étrangères et contre les forces de police et de l'armée afghane. Mais ils ne sont pas les seuls à combattre les autorités : depuis deux ans, l'organisation Etat islamique s'est implantée dans l'est du pays et elle revendique de nombreux attentats.
Le chef de l'Etat afghan a indiqué récemment qu'11 000 combattants étrangers s'étaient rendu en Afghanistan ces quatre dernières années. Le pays est la ligne de front internationale de la lutte contre le terrorisme selon les propos d'Ashraf Ghani qui a appelé tous les pays européens, ceux de la région et les Etats-Unis à unir leur force pour combattre aux côté des afghan ce terrorisme. Tout le monde s'accorde à dire que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Après 16 ans de présence en Afghanistan, c' est un échec pour la communauté internationale; sans aucun doute.
Un renfort de troupe pour une meilleure formation
Il faut rappeler que 13 500 soldats sont déployés en afghanistan sous la bannière de l'OTAN , parmi eux 8 400 américains. Il en faudrait 5 000 de plus selon le chef des forces de l'OTAN en Afghanistan. Ces soldats étrangers ne combattent pas. Ils assurent la formation des militaires afghans et sont chargés de les entraîner. L'armée afghane a été reformée en 2002 juste après l'invasion américaine. C'est une armée très jeune qui souffre énormément de la corruption qui gangrène l'administration du pays mais pas seulement. Parmi les difficultés, les faiblesses de cette armée, on évoque souvent le manque de leadership, des supérieurs hiérarchiques.
Autre difficulté : le manque de coordination, les ingérences de responsables locaux, les désertions. Un soldat est payé en moyenne 200 dollars. Il faut savoir que l'organisation Etat islamique ou les talibans recrutent en offrant des sommes d'argent trois, quatre fois plus élevé. L'armée afghane compte 200 000 soldats,
avec un renfort de troupes américaines, les soldats de l'OTAN pourront s'engager encore plus dans la formation de ces militaires et être encore plus présent dans plus de bataillons.
Barak Obama misait sur un retrait progressif
Il y avait 100 000 soldats américains en 2011, ils ne sont plus que 8 400. Donald Trump, en donnant son feu vert pour augmenter les effectifs, opère un changement de cap dans la gestion de la crise afghane. "Nous ne sommes pas en train de gagner" a reconnu devant le congrès, John Mattis. "Nous allons corriger cela aussi vite que possible" a promis le secrétaire à la Défense, ajoutant que la stratégie américaine devait être redéfinie en urgence. John Mattis présentera à la mi-juillet une feuille de route devant le Congrès.
Il faudra voir si les Etats-Unis vont confirmer leur volonté de s'impliquer davantage. Tout en sachant que l'ONU, les autorités afghanes, l'OTAN misent sur une solution politique au conflit, c'est-à-dire, négocier avec les talibans. Mais ces négociations sont au point mort. Les insurgés refusent toute disucssion tant que des forces étrangères se trouvent sur le sol afghan. Ils ont d'ailleurs indiqué lors du lancement de leur offensive de printemps mi-avril, qu'ils s'en prendraient particulièrement aux forces étrangères.
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