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En direct du monde. En Espagne, le village des Schtroumpfs est menacé de disparition

Júzcar, un village d’Andalousie, a le titre officiel de "village Schtroumpf". Sa situation risque de changer car pour des raisons financières, les héritiers de Peyo veulent retirer ce statut à la commune.

Article rédigé par franceinfo, Mathieu de Taillac
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le village de Júzcar (Espagne) aux couleurs des Schtroumpfs. (MAXPPP)

Depuis maintenant six ans, un village d’Andalousie, en Espagne, détient le titre officiel de "village Schtroumpf"… Un village peint en bleu ciel où l’on peut rencontrer le Grand Schtroumpf, le Schtroumpf à lunettes ou la Schtroumpfette. Sauf que la situation risque de changer, car les héritiers de Peyo veulent retirer à la commune sa condition de village Schtroumpf.

Une opération marketing de Sony Pictures

Au début, c’est une opération de marketing, un concours organisé en 2011 par Sony Pictures pour la sortie mondiale de son film Les Schtroumpfs en 3D. La multinationale recherchait un village pour présenter le film de manière originale, et c’est Júzcar qui a remporté le morceau, une petite commune dans la province de Malaga. Un village de petites maisons blanches, comme il en existe des dizaines dans la région, de quelque 200 habitants. Un village pauvre, aussi, qui a vu dans ce concours une aubaine pour attirer les touristes.

Tous les habitants ont accepté de repeindre leurs maisons, du blanc andalou au bleu Schtroumpf. Tous les habitants sauf un, pour la petite histoire, un dissident que ses voisins appellent Gargamel. Des statues des héros hauts comme trois pommes ont également été installées. Sony est venu inaugurer une plaque certifiant qu’était né le premier village Schtroumpf du monde. L'opération fonctionne : Júzcar reçoit chaque année quelque 50 000 visiteurs.

Une histoire de gros sous

Le conflit est très sérieux entre la mairie de Júzcar et les héritiers de Peyo, le célèbre auteur de la bande dessinée. Ces derniers se sont rendus compte récemment que la commune ne s’acquittait pas des royalties et des droits d’auteur qui leurs reviennent. Aucun euro n’a été versé depuis 2011, alors que l’obligation, selon la loi espagnole, est de payer 12 % des bénéfices sur les  ventes et les activités liées aux petits bonshommes bleus. En juin, les ayant droits et le village semblaient s'être accordés. Las, il y a deux semaines les héritiers de Peyo exigeaient de retirer toute allusion aux Schtroumpfs d’ici le mardi 15 août, soit... aujourd'hui.

Tout espoir n’est pas perdu

Devant l’enjeu de la situation, la diputación, l’équivalent du conseil général, s’est mobilisée et tente une médiation. Le département s’est engagé à investir 300 000 euros pour moderniser la voirie et construire un parking à l’entrée du village. On comprend dès lors qu’il veuille trouver rapidement une solution... En ce qui concerne la couleur des murs, même si aucun accord n’est trouvé, personne n’empêchera les habitants de conserver le bleu ciel si cela leur chante : les ayants droits ne sont quand même pas propriétaires de la couleur des Schtroumpfs. Le vrai risque, c’est de voir disparaître les statues des personnages, expulsés de leur propre village… Et ce serait sacrément schtroumpfant !

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