Cet article date de plus de huit ans.

En direct du monde. La politique américaine au Proche-Orient va-t-elle changer ?

En direct du monde vous emmène à Jérusalem, après l'élection de Donald Trump. Depuis des décennies, les Etats-Unis sont très impliqués sur le plan diplomatique dans le conflit israélo-palestinien. Et la campagne du vainqueur a laissé entrevoir une importante inflexion.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Pendant sa campagne pour la présidentielle aux Etats-Unis, Donald Trump a promis de déménager l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. (DEBBIE HILL / MAXPPP)

Pendant sa campagne pour la présidentielle aux Etats-Unis, Donald Trump a promis de déménager l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

Quelle portée revêt cette promesse électorale ?

C’est avant tout un geste diplomatique. Les Israéliens considèrent que la portée serait essentiellement symbolique. Mais elle aurait forcément un impact sur le conflit. Ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur la ville de Jérusalem. Les Israéliens font de Jérusalem leur capitale, une et indivisible. C’est inscrit dans la loi fondamentale depuis 1980. Mais ni les Etats-Unis, ni le droit international ne reconnaissent cette souveraineté, que ce soit sur la partie ouest de la ville conquise pendant la guerre d’indépendance, ou sur la partie est de la ville annexée, il y a bientôt 50 ans. Jérusalem reste définie, de façon maintenant très théorique, comme une structure internationale crée par l’ONU dans le cadre du plan de partage. Il y a toujours une double ambition autour de la ville, israélienne d’un côté, palestinienne de l’autre pour en faire une capitale.

Le déménagement de l’ambassade serait donc une prise de position. Il est inscrit dans la loi aux Etats-Unis depuis 1995, avec l’adoption d’un texte au Congrès, qui a été systématiquement reporté par les différents présidents qui se sont succédés, au nom de la sécurité nationale. Enfin ce serait un geste à contre-courant. L'été dernier, les deux dernier pays qui avaient des ambassades à Jérusalem ont annoncé leur déménagement.  

Quelle réaction palestinienne à la proximité apparente entre Trump et les autorités israéliennes ?

A Jérusalem, on peut entendre que, finalement, tout cela a le mérite de clarifier les choses. Les Palestiniens reprochent aux Américains d’être à la fois le seul canal de négociation et un important partenaire d’Israël. L’arrivée de Donald Trump et son intérêt limité pour l’international offre un espace, estime Mahmoud Muna, habitant de Jérusalem et gérant de plusieurs librairies. "Si je dois trouver une trace d'espoir dans cette nouvelle, c'est que cela laisse une place pour que les Européens, les pays leaders jouent un rôle d'intermédiaire qui sera bien plus honnête autour de tractations entre Palestiniens et Israéliens", déclare-t-il. 

Cette situation offre également plus de latitude au président Obama. On lui prête la volonté d’agir sur le Proche-Orient avant le mois de janvier. Les Israéliens redoutent une résolution au conseil de sécurité de l’ONU, qui serait son héritage, sur le fil, après des années d’impuissance dans la région.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.