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En direct du monde. L’Islande vit au rythme du tourisme

Le tourisme est de plus en plus présent en Islande et couvre désormais toutes les saisons. Le nombre de touristes  a été multiplié par plus de quatre en une décennie. 

Article rédigé par franceinfo - Jérémie Richard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Blue Lagoon est un site très prisé par les touristes,  à côté de Rykjavivk (Islande). (MAXPPP)

Le flot de touristes est désormais ininterrompu en Islande en été bien sûr et même en hiver, où de plus en plus de sites sont donc submergés par les visiteurs. 

C’est le cas, par exemple, du petit village de Vík í Mýrdal sur la côte sud de l’Île. Ses cascades, ses plages de sable noir ou ses glaciers alentours sont très prisés et surtout accessibles depuis Reykjavík en un peu moins de deux heures et demi.
Autre exemple de sites qui commencent à saturer, la cascade de Brúarárfoss située dans la très touristique région du Cercle d’Or à l’est de la capitale : ses magnifiques eaux bleutées étaient encore méconnues du grand public, il y a quelques mois. Mais depuis cet hiver, c’est l’assaut : le nombre de curieux est passé de plus d’une centaine par an à 200 par jour. 

Les infrastructures commencent à faire défaut

Pour rester dans l’exemple de la cascade Brúarárfoss, aucun chemin n’avait été prévu pour supporter un tel afflux de visites. Aujourd’hui, les plus aventureux et ils sont donc nombreux sont obligés de marcher dans la boue pour atteindre la chute d’eau. Le propriétaire des terres a demandé de l’aide à la municipalité de la région pour permettre de créer un accès digne de ce nom.

Le nombre de touristes en Islande a été multiplié par plus de quatre en l’espace d’une décennie et, désormais, les hébergements font défaut. Particulièrement en été où le pic est atteint. Le trafic routier est également de plus en plus dense : pas encore de bouchons loin de là mais il a tout de même augmenté de près de 10 % sur l’ensemble du pays en mai par rapport à la même période l’an passé.

Gare aux effets pervers ! 

Pour faire face à cet afflux touristique soudain et à l'entrée massive de devises, il faudrait considérablement renforcer la couronne islandaise, la monnaie locale. Certains pêcheurs commencent à en souffrir. Des agences de voyages sont au chômage technique car il n’est plus possible de vendre, à cause des prix et de la différence euro-couronne mais aussi parce les hébergements sont complets. Les touristes sont aussi plus regardant à la dépense.

En tout cas le sujet préoccupe le gouvernement. "Nous pensons que la couronne s’est renforcée de manière déraisonnable et trop rapidement, indique le Ministre des Finances, Benedikt Jóhannesson. C’est difficile pour les entreprises de suivre le rythme, particulièrement à l’export mais aussi pour les entreprises islandaises en concurrence avec les autres à l’importation car les imports deviennent moins chers."


Un comité a été nommé pour étudier les ajustements à effectuer. Parmi les possibilités, arrimer la couronne à une autre monnaie comme l’euro. Les conclusions doivent être rendues d’ici la fin de l’année. 

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