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En Égypte, les supporters de football sont à nouveau autorisés dans les stades

Interdits de stade depuis six ans et le drame de Port-Saïd qui a fait 74 morts, les supporters égyptiens de football ont pu assister à un match samedi 1er septembre.

Article rédigé par franceinfo - Martin Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des supporters du club de Zamalek, lors d'un match contre l'équipe du Caire ENPPI, en 2011. (MOHAMED HOSSAM / AFP)

Après cinq saisons de matchs à huis clos, les supporters de football ont retrouvé le chemin des stades en Égypte. Les spectateurs n'avaient plus le droit d'assister aux rencontres de Premier League, depuis le drame de Port-Saïd qui avait fait 74 morts dans des affrontements entre groupe d'ultras en 2012. Après six ans d'interdiction, le public a pu faire son retour samedi 1er septembre, au Caire, pour un match opposant le club local ENPPI à Zamalek, une des meilleures équipes d'Afrique.

L'ambiance était à la fête dans les gradins, bien que le stade ne soit pas rempli. 3 500 spectateurs ont assisté au match, alors que l'enceinte peut en accueillir 5 000. Pour cette première rencontre en public, les invités ont été triés sur le volet, autorisés par les clubs à assister à la rencontre. Ce retour du public doit être progressif, selon la fédération égyptienne de football. Ces mesures très strictes visent principalement les ultras, des groupes de supporters aujourd'hui dissous, mais qui restent traqués par le régime.

Les ultras gardent le soutien du public

En 2015, une première tentative de réouverture des stades lors d’un match opposant ENPPI à Zamalek, s’était soldée par des heurts avec les forces de l’ordre. Il y avait eu 20 morts dans les rangs des ultras de Zamalek. Les autorités les tiennent pour responsables, les accusant de mener un combat politique sur le terrain du football.

Malgré cela, les supporters refusent d’être dissociés de ces groupes. Pendant le match samedi, les spectateurs ont brandi leur téléphone portable vers le ciel. "À la vingtième minute, explique un supporter, tout le monde a allumé le flash de son téléphone pour rendre hommage aux morts, pour faire vivre leur mémoire dans les gradins et pour dire que nous ne les oublions pas." Dans ce pays où les manifestations sont purement et simplement interdites, le régime redoute le moindre débordement et dirige d'une main de fer ce retour du public dans les stades de football.

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