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En Inde, l’ouest du pays est touché par la pire invasion de criquets pèlerins depuis près 30 ans

Des millions d’insectes ont ravagé les champs du Rajasthan et de plusieurs autres régions voisines, et poursuivent leur route à travers le pays.

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Farcis, édité par Thomas Destelle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un habitant tente de repousser des essaims d'insecte d'un manguier dans un quartier résidentiel de Jaipur, dans l'État indien du Rajasthan, le 25 mai 2020 (Photo d'illustration). (VISHAL BHATNAGAR / AFP)

C’est un fléau qui frappe déjà l’est de l’Afrique, et qui est en train de toucher maintenant l'Asie. C’est la seconde fois en quelques mois que l'Inde subit l’attaque de ces criquets pèlerins. La première vague a eu lieu entre décembre et février, mais cette deuxième est bien plus importante. Les autorités indiennes estiment qu’entre 8 et 10 essaims, d’environ 1 km² chacun, tournent dans le nord ouest et le centre de l’Inde, entre le Rajasthan, le Madhya Pradesh, et jusqu’aux frontières de New Delhi. Cela constitue donc la plus grande invasion de criquets pèlerins en Inde depuis 27 ans.

"Il y en avait des milliards, sur plusieurs kilomètres carrés", décrit Randeep Kang, un agriculteur du Rajasthan, qui a vu ces insectes s’abattre sur ses orangers, il y a une semaine. "Une plante de 60 cm a parfois des milliers de criquets dessus, et ils peuvent manger toutes les feuilles en une minute, pour ne laisser que le tronc. Pour les effrayer, nous jouons une musique forte et nous brûlons des pneumatiques."     

Une lutte contre les criquets compliquée

Par chance, cette invasion arrive à un moment où beaucoup de terres sont en jachère en Inde, entre deux récoltes. On estime que seulement 50 000 hectares de champs ont été dévorés. Par contre, les autorités doivent trouver des moyens de contrer ces essaims avant les prochaines semailles, dans quelques semaines. Surtout que les agriculteurs ont déjà beaucoup souffert du confinement, qui a brisé les chaînes d’approvisionnement et les a donc empêché de vendre leurs produits le mois dernier. Et cela a bien sûr réduit les quantités de légumes disponibles dans les marchés.  

Les criquets sont portés par le vent et leur route est donc imprévisible. Ils dévorent des champs en quelques minutes, trop rapides pour les attaquer. Surtout que si on les asperge de pesticides quand ils sont posés, on risque de détruire en même temps les plantes que l’on veut protéger. L’agriculteur Randeep Kang suggère une piste à long terme : l’agriculture biologique. Il n’utilise en effet pas de pesticides dans ses champs, et ses orangers ont donc été largement épargnés, à la différences de ceux des voisins qui utilise des pesticides. Il avance une explication, les plantes biologiques développeraient en effet leur propres toxines, ce qui repousseraient ces insectes ravageurs.

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