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En Inde, une ville "avalée" par l'Himalaya

Dans l’Himalaya Indien, à 2 000 mètres d’altitude, la ville de Joshimath est en proie depuis plusieurs mois à un étrange phénomène : son sol s'affaisse, entraînant la destruction de nombreuses habitations.
Article rédigé par franceinfo - Côme Bastin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des membres de la Force d'intervention en cas de catastrophe de l'État (SDRF) se préparent à démolir un hôtel qui a été déclaré par les autorités dangereux pour l'habitat, à Joshimath, en Inde, le 26 janvier 2023. (AFP)

Dans un décor féerique, avec des récifs de roches noires et des sommets enneigés, perdus dans les nuages de l’Himalaya, l'angoisse règne à Joshimath. Dans cette ville du nord-est de l'Inde, les maisons et les routes se fissurent et s'affaissent depuis janvier. La presse indienne parle d'une ville "avalée" par la montagne. 

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Des milliers d'habitants impuissants ont dû fuir. "Notre terrain s’est enfoncé de plus d’un mètre. Sur la porte, vous pouvez voir le scellé disant que les lieux sont inhabitables. Même nos parcelles sont devenues impossibles à cultiver avec la pente qui s’est créée", explique Ashish Devi, au milieu des ruines de la maison où il a grandi."

"On a été relogés dans un camp, mais ça me déchire le cœur de quitter les lieux."

Ashish Devi

franceinfo

Joshimath ne compte que 20 000 habitants, mais elle est connue dans tout le pays qu’elle se situe sur la route de pèlerinages sacrés hindous. C’est aussi la dernière ville avant la frontière disputée entre l’Inde et la Chine. Les deux puissances se livrent à une compétition d’infrastructures dans la région.

Les habitants pointent la responsabilité de l'État

Atil Sati, à la tête du mouvement Save Joshimath, impute ce phénomène à la construction d’un tunnel pour une centrale hydroélectrique a fragilisé les sols. "En juin 2022, trois géologues reconnus ont rendu un rapport. Le sol de Joshimath a été endommagé par les inondations de 2021, lorsqu’un glacier a cédé et balayé de nombreux projets hydroélectriques et fait 200 morts. La construction de ce tunnel et tous les travaux d’infrastructures autour de la ville ont fait empirer la situation", explique-t-il. Les habitants qui ont perdu leur maison manifestent et demandent des comptes à l'État Indien.

Joshimath n’est pas un cas isolé. Non loin de là, la ville de Srinagar commence, elle aussi, à se fissurer. Selon les activistes, la construction trop rapide d’une ligne de train souterraine, sans études préalables, est cette fois en cause. La région est par ailleurs classée parmi les zones sismiques les plus à risques du monde (niveau 5). Le changement climatique provoque des pluies de plus en plus erratiques et violentes. Tous les ingrédients pour une catastrophe.

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