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Guerre en Ukraine : face à la menace russe, la Suède se prépare au pire

La Suède fait partie de ces pays qui sont dans le collimateur de Valdimir Poutine. Les Suédois ont l’habitude, depuis la guerre froide, de vivre sous la menace russe et ils se préparent en conséquence. Ici, on ne se contente pas de faire des provisions de papier toilette ou de bouteilles d’eau.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Faux, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des Suédois manifestent contre la guerre en Ukraine, le 1er mars 2022 dans le centre de Stockholm. (FREDRIK SANDBERG / TT NYHETSBYR?N)

Dans un magasin de produits électriques du centre de Stockholm en Suède, William est en plein  rush. "On vend des radios avec une dynamo, qui marchent sans piles et sans branchement électrique. Elles servent aussi de lampe de poche, de chargeur pour téléphone, explique-t-il. Là, je n’en ai plus une seule en stock, à cause de la situation dans le monde. Les gens achètent aussi des batteries externes, des extincteurs."

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Les Suédois se méfient de leur voisin russe et la vigilance est d’autant plus forte qu'une semaine après le début de l'invasion de l'Ukraine, quatre avions de combat russes avaient violé l'espace aérien de la Suède, qui n'est pas membre de l'Otan. Récemment, le MSB, l’agence en charge de la protection civile, a réédité une brochure qui explique quoi faire en cas de guerre ou de crise. Et dans cette période de tension avec Moscou, il y a un autre produit qui manque : les pilules d’iode, qui protègent des effets des radiations en cas d’attaque nucléaire. Nour, dans sa pharmacie, n’en a plus.

"Les gens ont peur. Ils veulent en avoir à la maison, en cas d’attaque. Juste aujourd’hui, dix personnes m’ont demandé ce produit."

Nour, une pharmacienne de Stockholm

à franceinfo

Cette volonté de se préparer au pire est bien dans la culture suédoise. Mais le fait que le pays partage une frontière maritime avec la Russie, face à la base navale de Kaliningrad, a aussi son importance. "Le Suédois en général est plus pro-actif, convient Olivier Memoun, un cadre franco-suédois qui travaille aussi chez le vendeur de produits électriques du centre de Stockholm. Après, il faut savoir que la Russie a toujours été quelque chose de très 'proche', et il y a eu beaucoup d’incidents par le passé, où les sous-marins sont entrés dans les eaux territoriales."  

Les Suédois ont donc de la mémoire. Et beaucoup se renseignent aussi auprès du MSB sur l’abri le plus proche qui pourrait les accueillir en cas de conflit. L’un des plus grands au monde est d’ailleurs en plein centre de Stockholm, sous la colline de Katarinaberget, et tout près de l’appartement de Bjorn : "C’est vraiment très grand, ça peut accueillir 20 000 personnes. Nous, on vit juste de l’autre côté, où il y a deux grandes portes qui nous permettent de descendre. C’est bon. Je suis en sécurité." Des abris de ce type, il y en a 65 000 dans toute la Suède.

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