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En un mot. Laura, David et les autres, ou l'histoire d'un décompte de l'amour

Le mot de l'actu du jour est testament. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Laeticia Hallyday, avec Joy et Jade, Laura Smet et David Hallyday, aux obsèques de Johnny, le 9 décembre 2017. (MAXPPP)

Testament. Mot qui vient du latin testamentum, qui signifie témoignage. Et dans un sens religieux, cela veut dire : alliance

On va tout de suite oublier le mot alliance. Car dans l’affaire du testament de Johnny Halliday, elle n’est pas de rigueur. Quelle histoire… Je dis ça, mais en même temps, ne faisons pas les vierges effarouchées. On se doutait qu’il y aurait un couac à un moment donné. Déjà, ça sentait le glaçon aux obsèques. Laura et David, qui se tiennent à l’écart, délibérément. Les deux premiers enfants, devenus bien grands, tout en noir, debout, droits comme des i. Droits dans leurs bottes.

Droits dans leurs droits, aussi, peut-être. Le droit, et ses petites manipulations. Les textes de loi, et leurs grandes interprétations. Les cœurs brisés, et leurs étranges répercussions. "Mon cœur fait boum, boum, boum, boum. Boum comme boomerang." Tiens, on dirait une chanson. Un texte pour Laura Smet. On mixerait avec "Papa t’es où" de Stromae.

Comptabilité du cœur

Quand on parle succession, on parle argent. Mais la mort ouvre des plaies qui empêchent les cadavres de dormir. Quand le défunt est sous terre, au bord de sa sépulture, des vivants se battent. Sur les plateaux télé, depuis quelques jours, on ne parle que de millions et de maisons. Soyons sérieux, les successions ne cachent pas uniquement des cadavres. Elles révèlent les absences, les peurs, les inégalités des sentiments. Les successions quémandent de l’amour.

Cette affaire de partage suscite un relevé des compteurs du cœur. Comment nous a-t-il aimés ? Pourquoi eux, plus que moi ? Moi, j’ai plus souffert que mes frères et sœurs, je mérite davantage. J’exige un retour, un dédouanement. L’amour que je n’ai pas eu, ça m’a coûté en pleurs, en crises, en psy. Sans l’exprimer ainsi, des enfants veulent un remboursement du manque.

En un mot : je me dis que, au-delà de l’affaire Laeticia et des testaments, peut être que Johnny a voulu échapper à cette histoire de comptabilité du cœur, lui qui disait vivre dans le présent. Peut-être voulait-il tout simplement fuir ce décompte de l’amour donné aux unes, et aux autres.      

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