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En un mot : les buralistes ubérisés

Le mot du jour est évidemment : buraliste. Ils sont sortis de leur bureau, de tabac, pour aller manifester mercredi. Leur problème ? Le paquet de cigarette qui va passer, d'ici 2020, à 10 euros. La fin de leur job, disent-ils.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un buraliste à Vertou, le 27 décembre 2016 (Photo d'illustration). (LOIC VENANCE / AFP)

Buraliste. Qui veut dire : préposé à un bureau de paiement, de recette. Et on aboutit au mot : bureaucrate. Le buraliste est en effet, derrière son bureau... de tabac. Mi aimable-mi désagréable. Gros ronchon ou alors monsieur et madame, qui tiennent fièrement la baraque, leur bureau de tabac.

Avec si possible, le rade, juste à côté, où on s’enfile des petits blancs ou des gros Ricard, au choix. Ah mais aujourd’hui, le monsieur et sa femme sont de sortie. Ils sont allés déverser des centaines de carottes, devant le ministère de la Santé. C’est la rébellion du buraliste. Car le monde de la cigarette va être, à son tour, (y’a pas d’raison. C’est no limite) ubérisé ; un nouveau monde, celui de l’Uber-clope. Au menu : le paquet va passer à 10 euros. Ça fera : 100 euros la cartouche, c’est en le disant que je me rends compte que c’est juste énorme.

D’ici 2020, fumer sera donc devenu une activité luxueuse. Et si, en plus, vous avez un yacht, vous avez tout bon. Pas d’ISF, donc de quoi acheter des tas de cigarettes et fumer comme un pompier, affalé sur votre canapé en cuir blanc, à bâbord. Et, si vous êtes riches ET radin : vous pourrez toujours envoyer votre boy en acheter à la frontière. Ah ça, ça marche bien. L’Espagne, la Belgique… c’est une affaire qui roule.

30% des achats de cigarettes se font sur les marchés parallèles. Ubérisation, à fond. Autre projet : la création d’une nouvelle cigarette. Carrément. Après OCB (Oxyde Carton Blindé), voici la LCB, La Cigarette du Buraliste. Elles seraient vendues, en France, à 6 euros 60. Ubérisation, à fond. Vous allez me dire : ça ferait du boulot, pour les fabriquer. Raté ! Elles seraient fabriquées en Bulgarie. Car en France, on a des idées, mais on n’a pas d’tabac ! La dernière usine Seita a fermé. Oh là là quand je prononce ce mot, Seita… ça sent vraiment la cigarette, la Gauloise, la Gitane, la Boyard.

Quand j’étais jeune, on en achetait, pour les refiler à ceux qui nous en piquaient, l’horrible et dégoûtante Boyard. En un mot : qu’il est loin le temps ou on "taxait" des clopes (t’as pas une clope ?), sans se faire enguirlander. Allez, je vais m’en griller une.              

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