Expliquez-nous... l'ENA
L'École Nationale d'Administration a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par ordonnance du gouvernement provisoire. La refonte de la machine administrative française est devenue impérieuse. Souhaitée de toutes parts elle doit être entreprise de toute urgence disait notamment l’ordonnance.
Au lendemain de la guerre, l'administration française avait une image très dégradé : les militaires ne pouvaient être tenus seules responsables de la débâcle de 40. Dans sa grande majorité, l'administration française avait également servi le régime de Vichy.
Enfin avant l'ENA chaque ministère organisait ses propres concours et recrutements. Sans homogénéité.
La formation de l'ENA a deux objectifs celle de l'expertise dans tous les domaines de l'action publique et deuxième objectif, le management public.
Chaque année l'ENA accueille une centaine d'élèves français et étrangers. L'école a formé plus de 7.000 hauts fonctionnaires depuis sa création. L'ENA joue un rôle central dans la vie politique française : Trois présidents de la République et sept Premiers ministres ont été énarques.
En 1991, le siège de l’ENA a été transféré de Paris à Strasbourg avec quelques débats à l’époque.
Il y a trois concours très sélectifs pour rentrer à l'ENA
Un concours externe accessible à tous les candidats de niveau bac plus trois. Un concours interne réservé aux agents de la fonction publique et un troisième concours ouvert aux candidats qui au moins huit ans d'expérience professionnelle en dehors de la fonction publique.
Cette année il y avait plus de 1.500 candidats pour un total de 90 places offertes.
Les élèves admis sont rémunérés. Pour ceux issus du concours externe, 1.400 euros nets par mois Pour un élève issu du concours interne ou du troisième concours, 2.100 euros nets par mois.
En retour, ils s'engagent à travailler pour l'État pendant dix ans, faute de quoi ils doivent rembourser les sommes perçues.
A la sortie de l'école après 24 mois de formation, les élèves intègrent différents corps de la fonction publique d'État en fonction de leur classement.
Il y a beaucoup de critiques autour de cette école
La plus entendue est que cette école n'a pas réussi à démocratiser la formation des élites françaises. Mais comme d’autres grandes écoles françaises ...
Les critiques contre "l'énarchie" se sont développées dès les années soixante. On parle alors d’une école monopolisée par les héritiers de la culture dominante.
Autre critique : une proportion importante d'hommes politiques, de conseillers et plus globalement de ceux qui contrôlent la vie politique et économique en France sont issus de l'école donc identique, formaté, sans imagination.
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