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Expliquez-nous... La sécurisation des passages à niveau en France

Après la terrible collision entre un car scolaire et un TER à un passage à niveau à Millas, dans les Pyrénées Orientales, franceinfo s'arrête sur ce qui a été fait, ces dix dernières années, pour sécuriser ces points de passage.  

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des gendarmes surveillent un passage à niveau, le 22 décembre 2009, où un TER est entré en collision avec une voiture, à Saint-Laurent-de-la-Prée (Charente-Maritime). (XAVIER LEOTY / AFP)

Il y a aujourd'hui, en France, plus de 15.400 passages à niveau, moitié moins qu'en 1938, 10.000 de moins qu'en 1980, mais il reste énormément de zones par nature à risque, qui supposent un strict respect du code de la route et un fonctionnement optimal des dispositifs techniques. Il faut, on le rappelle, à un train qui circule à 90 km/heure, 800 mètres pour s'arrêter, dix fois plus qu'une voiture. Une collision entre un train et une voiture est mortelle une fois sur deux.

La grande majorité des passages à niveau se trouvent sur des voies communales, 31 % sur des routes départementales. Il n'y en a aucun sur les lignes à grande vitesse.

Chaque année, des accidents ont lieu -une centaine par an depuis dix ans: Cent collisions à des passages à niveau en 2015; 111 l'an dernier ayant fait 31 morts. Les chiffres sont à peu près les mêmes chaque année: autour de trente morts par an. D'après la SNCF, dans 98% des cas, l'accident est dû au comportement des usagers.

Plans de sécurisation, suppressions de passages à niveau et innovations

Deux plans de sécurisation ont été définis par le ministère des transports: le premier en 2008, après l'accident d'Allinges en Haute Savoie et la mort de 7 collégiens; le second en 2014.

L'un des axes est l'amélioration ou la suppression des passages à niveau les plus à risques: 162 sont encore recensés sur le programme de sécurisation national aujourd'hui. Le passage à niveau de Millas n'en faisait pas partie.
La suppression d'un passage à niveau, remplacé par une déviation, un pont route ou un pont rail, est une opération lourde, qui prend pluiseurs années, est chère -plusieurs millions d'euros par intervention- Le coût est partagé entre SNCF Réseau et l'Etat.

L'autre axe étudié, qui en est en France à ses débuts, testé sur sept passages à niveau, est la mise en place de détecteurs d'obstacles: un système de radars qui en cas d'obstacle sur la voie, envoie un signal pour arrêter le train.

Des lampes à diodes remplacent aussi progressivement les lampes à filament des feux routiers pour être plus visibles. Des autocollants ont été posés pour indiquer aux automobilistes potentiellement immobilisés entre les barrières que ces barrières sont cassables. La mention des passages à niveau sur les GPS a été généralisée.

Autre axe majeur: la prévention

Une journée de sensibilisation aux dangers des passages à niveau existe depuis 2009, en France et dans de nombreux pays du monde. C'est le 2 juin. Le travail préventif passe aussi par des campagnes de communication, de sensibilisation dans les écoles et auto-écoles, d'information ciblée auprès des conducteurs de poids lourds, de cars et de bus.

Contrôles et sanctions ont aussi été renforcés, avec la mise en place de radars qui détectent le franchissement, au passage à niveau, du feu rouge clignotant. L'infraction entraine la perte de quatre points sur le permis et 135 euros d'amende.

Lors d'une enquête TNS Sofres datant de 2015, un automobiliste sur cinq indiquait avoir déjà franchi un passage à niveau en ne respectant pas la signalisation.

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