Expliquez-nous... Les prix sur le marché de l'art
Alors qu'un tableau de Léonard de Vinci, "Salvator Mundi", a été vendu pour le montant record de 450,3 millions de dollars, franceinfo se penche sur la façon dont sont déterminés les prix des oeuvres d'art.
Le contexte très particulier de l'oeuvre de Léonard de Vinci
Le tableau dont il est question, "Salvator Mundi", valait 45 livres sterling -126 dollars- lors d'une vente réalisée en 1958. Il a été acheté quatre-vingts fois plus cher il y a une dizaine d'année, avant de voir cette fois son prix multiplié par 45.000.
L'évolution s'explique d'abord par son authentification, entre-temps, comme un Leonard de Vinci alors qu'il avait au départ été vendu comme l'oeuvre d'un élève; par l'histoire, incroyable, de ce tableau sur cinq siècles et par la rareté des oeuvres authentifiées du génie de la Renaissance. Il en existe une douzaine au monde, toutes les autres se trouvent dans des musées. L'absence d'ailleurs de ventes similaires passées, laissait planer une incertitude sur le prix d'estimation et sur le prix final.
Le prix d'une oeuvre dépend de facteurs conjoncturels...
Indépendamment de l'artiste lui même, le prix dépend du mode de fabrication, du matériel employé lorsqu'il est rare ou précieux, de la dimension...
Interviennent ensuite des critères plus fluctants: la renommée de l'artiste, sa côte sur le marché de l'art à un moment donné. Elle dépend de données aussi variables que la mode, l'intérêt pour un type d'oeuvre -qui n'est pas nécessairement le même partout dans le monde au même moment, notamment pour l'art contemporain- le parcours de l'artiste, ses rencontres, ses réseaux, la mise en avant par les critiques d'art, les médias, le type de marché sur lequel l'artiste évolue. Les ventes aux enchères publiques ne sont que la partie visible d'échanges qui se font aussi via des galeries ou entre propriétaires privés.
Sont également pris en compte la qualité et l'intérêt de l'oeuvre par rapport aux autres oeuvres de l'artiste, à son évolution, les prix auxquels ont été vendus à la même période des oeuvres similaires, la façon, parfois, dont se sont déroulées ces ventes passées, les lieux où l'oeuvre a été exposée.
Intervient ensuite le contexte économique général et du marché de l'art en particulier: l'art vu, ou non, comme une valeur refuge potentielle; un objet de spéculation, un investissement.
Joue bien sûr aussi l'état dans lequel se trouve l'oeuvre, le surcoût éventuel de sa rénovation, de sa conservation, des frais de transport et d'assurance.
... mais aussi de données irrationnelles
Le prix est enfin une rencontre entre une oeuvre et le désir d'un acheteur. Lorsque deux acheteurs qui n'ont aucune limite de capacité d'achat s'affrontent, le prix final peut largement dépasser l'estimation. Or le nombre de collectionneurs très riches augmente. L'art intéresse de nouvelles fortunes mondiales venues de Russie, de Chine, ou d'Inde, qui viennent réjoindre celles des pays du Proche et du Moyen Orient, d'Europe ou des Etats Unis.
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