Nathalie Loiseau : "Les femmes doivent oser les grandes carrières"

De l'Indonésie, à l'Afrique, jusqu'aux Etats-Unis, Nathalie Loiseau a gravi les
échelons dans ce ministère réputé phallocrate. Aujourd'hui, à la tête de
l'ENA depuis un an, elle encourage les jeunes femmes d'aujourd'hui à oser ces grandes carrières.

Sa plus belle rencontre pendant ses 26 années au Quai d'Orsay, c'est celle avec Nelson Mandela. "Un homme d'exception ", se souvient Nathalie Loiseau. "L'homme qui m'a le plus impressionnée. Il représentait un mélange de convictions et de capacités à réconcilier. La conscience politique de toute une génération s'est construite autour de la personnalité de Nelson Mandela ".

Nathalie Loiseau, mère de quatre enfants, dont trois nés lorsqu'elle était en poste au Sénégal, parle avec pudeur de sa vie de famille pour encourager les jeunes femmes à ne pas se censurer, à oser. Elle insiste sur l'importance de la solidarité féminine dans le monde d'hommes dans lequel elle a évolué.

"Cette solidarité féminine est essentielle, face à la culture encore très masculine qui prédomine dans la haute fonction publique."

Forte de son expérience, elle concède qu'il faut un peu d'optimisme, un peu d'inconscience, et qu'on finit par y arriver. "J'ai toujours le sentiment que je fais tout mal. Mais je crois qu'il faut évacuer rapidement le sentiment de culpabilité. Quand on aime son métier, quand on aime ses enfants, il faut apprendre à être un peu moins perfectionniste et plus épanouie, et tout le monde y gagne ".