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Adapter son CV à un emploi à l'étranger

Un nombre croissant de demandeurs d’emploi, notamment les jeunes diplômés, ne limitent pas leur recherche à la France. Or les pratiques en matière de candidatures, CV et lettre de motivation, diffèrent d’un pays à un autre. Quelles sont les grandes règles à respecter ? Comment éviter les faux pas ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Christina Gierse © DR)

Entretien avec Christina Gierse, rédactrice en chef du site de la mobilité internationale Vivre à l'étranger.com du groupe Studyrama

  • Quels sont les écueils classiques auxquels se heurtent les candidats français en quête d’un poste à l’étranger ?

  • Croire que le CV français tel que nous l’entendons, qui tient sur 1 à 2 pages maximum et qui est accompagné d’une lettre de motivation, est une règle universelle. Dans de nombreux pays, ce que l’on appelle CV est en réalité un "dossier de candidature" de plusieurs pages ! 6 à 7 pages, ce n’est pas rare pour un dossier américain… voire beaucoup plus pour la version allemande ! D’autre part, il ne faut pas oublier de détailler les abréviations de diplômes peu connus ailleurs comme BTS, DUT… Le système de diplômes en France est parfois illisible pour les recruteurs étrangers.

  • En général, les recruteurs étrangers sont donc plus exigeants ?

  • Cela dépend. Certains pays privilégient le contact direct au CV, comme l’Italie, par exemple, où l’entretien est primordial. D’autres seront très sensibles au dossier, avec un intérêt appuyé pour la partie "Formation" (Japon, Portugal) ou au contraire à l’expérience professionnelle (Allemagne). Des pays comme les États-Unis, le Japon, demandent aux candidats d’ajouter des références et lettres de recommandations.

  • L’influence de la culture locale a un impact sur la façon de postuler. Pourriez-vous nous donner quelques exemples ?

  • L’utilisation du "je" plutôt que du "nous" est un classique. Dans les candidatures anglo-saxonnes, le "je" est particulièrement prégnant. A l’inverse, il est à proscrire dans le CV japonais qui privilégie le "nous", le collectif. Afficher un objectif de carrière personnel est malvenu. Paradoxalement, les Japonais accordent beaucoup d’importance à l’état civil. A noter que pour une femme, le fait d’être mariée est un handicap majeur ! Les Japonais apprécient, enfin, la fidélité à l’entreprise et donc les longues expériences chez un même employeur.

  • Plus proche de chez nous, l’Allemagne, dont on vante le dynamisme en matière d’emploi. Pourtant, ce pays a des pratiques différentes des nôtres en matière de CV ? 

  • Oui ! Plutôt que de CV, il faudrait parler de véritable "dossier de candidature" puisque celui-ci peut atteindre une trentaine de pages. Les Allemands sont pointilleux sur les dates, la chronologie. Tout ce qui est avancé dans le CV doit être prouvé et démontré. J’ai même entendu récemment le cas d’une candidate française âgée d’une bonne trentaine d’années à qui on a demandé la photocopie de son bac.

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