Envoûté par le Baïkal !
Arnaud Humann a été happé par le Baïkal il y a 23 ans. Le Français n'est jamais reparti : "Ce qui rend cet endroit magnétique, c'est l'espace, les distances incroyables, les paysages à 360° avec personne, l'immensité, un sentiment de liberté difficile à trouer ailleurs. En Europe, on ne fait pas 800 kilomètres sans voir personne avec des espaces pareils." A peine quelques villages, comme Listvianka, où on pourra passer une ou deux nuits dans des chalets de bois. L'ambiance, l'hiver, sur la rive du lac gelé et baigné de soleil, est unique.
Originaire de Senlis, dans l'Oise, Arnaud est arrivé un peu par hasard en Russie, d'abord sur la Volga, comme joueur de golf professionnel. Cap à l'Est, il découvre ensuite la Sibérie au cours d'une extraordinaire aventure. "J'ai fait le tour de la moitié nord du lac Baïkal à pied l'hiver , raconte le Français. Ça m'a pris deux mois. C'est un projet que j'avais. Je suis parti sur la glace. C'est un spectacle fantastique". Arnaud Humann se lance ensuite dans le tourisme. Il construit son propre bateau, un 25 mètres en métal : "J'en ai eu marre d'être dépendant des bateaux des Russes, d'un capitaine pas toujours sympa. J'emmenais trois ou quatre personnes. C'était le grand luxe avec un guide, un cuisinier, un chauffeur, un mécanicien."
Arnaud se spécialise dans la logistique et l'organisation. On s'arrache ses talents et son carnet d'adresses jusque dans le milieu du cinéma : "Après plusieurs reportages, J'ai travaillé sur le film Loup de Nicolas Vannier. On a construit un camp à 800 kilomètres de Yacout et on y a passé un an, près du pôle du froid, dans des conditions extrêmes, jusqu'à -55 degrés." Depuis, les projets de tournage s’enchaînent à tel point qu'Arnaud a abandonné les groupes de touristes français qu'il emmenait l'été pour des trekkings autour du Baïkal ou en patins l'hiver sur le lac.
Le Français vous dira que toutes les portes lui sont ouvertes en Sibérie, qu'il est chez lui partout et qu'une fois brisée la glace, les Russes sont des personnages formidables : "Il faut juste passer ce premier stade juste affreux, ils ne vous serrent pas la main et ne vous regardent pas, c'est un enfer ! Mais à partir du moment où un Russe s'est présenté, pendant 20 ans, vous serez un ami de cette personne-là. Ce n'est pas que du vent." Bien sûr, il faudra apprendre quelques mots dans cette langue aussi mystérieuse que l'âme slave.
Plusieurs voyagistes proposent des circuits accompagnés et des séjours sur le lac Baïkal et en Sibérie, comme le tour-opérateur français « Pouchkine Tours ». Arnaud Humann ne quitterait le pays pour rien au monde. Sans domicile fixe, " je vis où je travaille" dit-il, il s'est passionné pour l'histoire des goulags : " Je suis parti trois années d'affilée dans la Kolima, pour rechercher d'anciens camps, sur les traces d'auteurs comme Varlam Chalamov." Le Français ne crache pas sur une virée à moto de 15.000 kilomètres vers Magadan, dans l'Extrême-Orient russe. Il s'est essayé au kitesurf sur le Baïkal mais sans grand succès.
Aller en Sibérie avec Pouchkine Tours, référence dans l’organisation de voyages sur les terres infinies qui nous séparent de l’orient. Quinze années passées à faire découvrir des destinations souvent méconnues et autant de civilisations aux cultures et à l’histoire passionnantes : la Russie, les Pays de l’Est, l’Europe centrale, les Pays Baltes, l’Asie centrale, le Caucase et le Transsibérien.
Retrouvez ce portrait sur Vivre à l'étranger.com, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama
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