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Et si on se mettait à l'anglais ?

Les Français, nuls en anglais ? Pas si sûr. David Pirès, responsable marketing d'EF, Education First, l'un des leaders mondiaux de l'apprentissage des langues étrangères, penche surtout pour le manque de confiance en soi.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Salle
après salle, il nous fait visiter les bureaux flambant neufs du nouveau campus
d'Education
First
à Chicago, dans l'Illinois. "Ici, détaille le Français, on ne parle
qu'en anglais dès le premier jour, c'est parfois inconfortable mais c'est cela
l'immersion. On accueille uniquement de jeunes adultes de 25 ans et plus. En
plus des cours, on les envoie dans la rue faire des exercices, commander un
café chez Starbucks, demander son chemin.
" David Pirès en est convaincu,
ce qui manque à la plupart des élèves à leur arrivée, c'est la confiance en
soi. "L'avantage , dit-il, quand on est à l'étranger comme ici aux
Etats-Unis, c'est que personne ne jette de regard critique sur vous, on se rend
compte qu'on est capable de détruire certaines barrières qu'on avait
."

Les stages durent de quelques semaines à quelques mois. Les élèves d'Education
First
sont logés chez l'habitant, ce qui les laisse en immersion, même après
les cours. Comptez jusqu'à 10 à 20.000 euros pour les plus longs, mais le
Français promet un retour sur investissement. "Si on apprend l'anglais à
30 ans, on a encore 30-35 ans de vie professionnelle devant soi. Et le fait
d'être bilingue va être valorisé tout au long de sa carrière.
" CQFD. Mais
au fait, pourquoi passer par une école de langues ? Là encore, David Pirès a la
réponse : "On a plein de gens qui ont étudié l'anglais pendant 15 ans au
collège et au lycée en France, et qui ne sont pas encore capables d'avoir une
conversation en anglais. Si le système d'apprentissage était efficace, on
n'aurait pas de raison d'être
. "

Un
gamin de banlieue

David
Pirès sait de quoi il parle ! A 29 ans, il a parcouru déjà une
trentaine de pays. Le jeune homme était il y a encore quelque temps  président d'AIESEC
France, une ONG qui favorise les échanges linguistiques entre étudiants.
Diplômé d'école de commerce, le jeune homme est ensuite embauché par Danone
pour du recrutement. Suivra une expérience à Bangalore, la Silicon Valley
indienne, où il travaille au marketing d'un site de conseils sur la santé sur
le web. "Il y a beaucoup de maladies en Inde : sida, diabète,
tuberculose,
énumère-t-il. Et on s'est rendu compte que 80% de ces problèmes
étaient liés à un manque d'information.
" Fils d'un couple de parents
portugais "qui ne parlaient pas un mot de français en arrivant  ",
David Pirès a le discours bien rôdé des gamins de banlieue (Fontenay aux Roses
et Bagneux), grandis en ZEP, et qui pourtant s'en sont sortis, grâce à
l'éducation et à l'envie. "D'autres ont fini très mal, en prison ou tués
dans des trafics de drogue. Et certains ont fait HEC ou polytechnique, même
s'ils étaient dans des familles nombreuses !
" David Pirès est passé sans
état d'âme d'une organisation non lucrative à une société commerciale :
"A l'étranger, le monde des ONG et celui du privé se mélangent parfois.
J'ai l'impression de faire le même travail, excepté que je suis maintenant payé
pour ça !
" Célibataire sans enfant, le Français promet avoir accepté un
salaire inférieur au marché pour pouvoir faire de sa passion un métier, et se
vide la tête dans des cours de danses latinos et brésiliennes.    

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plus loin

Education
First
, fondée en 1965 en Suède. EF organise votre séjour linguistique en immersion dans l'une de ses 400 écoles
à travers le monde, de Berlin à Beijing, de Moscou à Mexico, de Dubaï à
Chicago.

Retrouvez
ce portrait sur Vivre à l'Etranger.com, le site de la mobilité
internationale du groupe Studyrama.com

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