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Français du monde. Les Français, toujours nuls en anglais ?

Une enquête, menée par Education First, l’un des leaders mondiaux de l'enseignement des langues, sur plus d’1,3 million de personnes, montre que la France a encore reculé de trois places cette année. Reportage à Hong Kong, où les attentes des étudiants asiatiques sont bien différentes de celles des jeunes Français !  

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Olivier Lutz dans les locaux d'Education First (EF) à Hong Kong :  "A l’étranger, on est dans un univers qui dépasse l’école, il faut aller faire ses courses, lire le journal, prendre le métro."  (Photo Emmanuel Langlois)

L’indice d’Education First, l’un des leaders mondiaux de l'enseignement des langues, est devenu une référence planétaire. Réalisé sur la base d’un test en ligne, identique dans le monde entier, il est passé de façon volontaire par les candidats.

Au menu : compréhension écrite et orale, et grammaire

La France pointe donc à la 35e place sur 88, contre la 32e un an plus tôt, loin derrière la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et même le Portugal et la Lituanie ! Education First emploie 150 personnes à Hong Kong.

Ua "Dai  pai dong" qui pourrait fermer à Hong Kong. (RADIO FRANCE / EMMANUEL LANGLOIS)

Le bureau sert de plateforme, de hub, à toute l’Asie. Olivier Lutz dirige le département marketing. Pour lui, pas de doute, selon qu’ils viennent d’Europe ou d’Asie, les étudiants n’ont pas du tout les mêmes critères lorsqu’ils choisissent un séjour linguistique : 

"Les Français sont généralement friands de destinations chaudes, où il y a une plage, explique-t-il. Des bikinis, ce n’est pas du tout ce qui va attirer l’œil d’un étudiant asiatique, parce qu’en Asie il y a des plages magnifiques. L’exotisme, pour lui, ce sera plutôt les rues d’Oxford Circus (à Londres, ndlr) les Champs-Elysées ou les sacs Vuitton, tout ce qu’on va trouver bling-bling en France va les séduire."

Un stand de nourriture dans la rue. A Hong Kong, on se restaure pour quelques euros. On trouve les étoilés Michelin les meilleur marché au monde ! (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Faire le premier pas

La France recule donc au classement alors que, curieusement, les termes à consonance anglaise fleurissent partout et les séries TV américaines font un tabac. Mais rien ne vaut une vraie immersion, affirme Olivier Lutz : 

"A l’étranger, on est dans un univers qui dépasse l’école, il faut aller faire ses courses, lire le journal, prendre le métro. Il va falloir baragouiner et passer l’étape du manque de confiance, et arrêter d’avoir cette peur très française de ne pas faire le premier pas parce qu’on ne sait pas parler." 

L'île de Hong Kong vue depuis un bateau sur la baie : lumières féériques, projections vidéo sur les gratte-ciel et grande roue ! (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Parler anglais couramment est désormais indispensable pour un jeune diplômé

L’anglais fait partie des compétences nécessaires pour entrer sur le marché du travail. Sans oublier que le niveau d’anglais de chaque pays est lié à d’autres facteurs : les dépenses de R&D, l’innovation, la compétitivité ou la place de la technologie.

"Ma plus grosse satisfaction, témoigne Olivier Lutz, c’est de voir partir de jeunes Hongkongais qui ne parlent pratiquement pas l’anglais et qui revenaient de six ou neuf mois de séjour aux Etats-Unis avec un accent texan ! Ils vivent au milieu de deux cultures et comprennent la globalisation."

L'antique tramway de Hong Kong continue de transporter ses voyageurs le long de l'Est à l'Ouest de la baie (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Economie libérale

Olivier Lutz dit aussi qu’Hong Kong est l’endroit idéal pour une première expatriation : "C’est une ville très européanisée, il y avait une grosse présence britannique jusqu’à ce qu’ils la rendent à la Chine en 1997. L’économie de Hong Kong a été déclarée pour la 20e année consécutive la plus libérale du monde. Elle est extrêmement basée sur l’efficience, la rapidité et les échanges commerciaux. Tout marche ici ! C’est comme être expatrié à Londres, tout fonctionne et il y a beaucoup d’étrangers. C’est une expatriation plus facile que dans d’autres pays d’Asie." 

Reste un espoir pour la France : la récente réforme de la formation continue devrait se traduire par un développement de l’apprentissage de l’anglais. 

Lui écrire : olivier.lutz@ef.com

La baie de Hong Kong vue du Peak, le sommet auquel on accède en funiculaire. " C'est une ville qui ne s'arrête jamais. C'est tous les jours samedi. " (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Aller plus loin

Retrouvez cette chronique dans le magazine et sur le site internet de la mobilité internationale Journal des Français à l'étranger.fr

EF, Education First, société d'éducation internationale spécialisée dans la formation linguistique, les séjours linguistiques, les programmes d'études universitaires, et les échanges culturels. La société a été fondée en 1965 par Bertil Hult dans la ville universitaire suédoise de Lund. EF est une société privée détenue par la famille Hult et basée à Lucerne en Suisse. EF emploie environ 46 500 salariés et dispose de 500 bureaux et écoles situées dans plus de 50 pays. 

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