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Français du monde. Un an après Harvey, les Français de Houston peinent à se relever

Le 26 août 2017, l’ouragan Harvey s’abattait sur le Texas avec des vents à plus de 200 km/h. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Premier repas en famille de retour à Houston pour les Bonneté (DR)

Dans l’ouest de Houston, au Texas, les stigmates de l'ouragan Harvey du 26 août 2017, sont encore bien visibles. C’est le cas à Memorial, un quartier résidentiel situé en aval des barrages, où vit une grande partie de la communauté française.

Jean-François Bonneté, sept enfants, a ainsi vu sa maison et ses bureaux disparaître sous plus d’un mètre d’eau. Il n’est retourné chez lui qu’il y a quelques semaines, juste avant la rentrée, après 2 à 300 000 dollars de travaux de sa poche. Comme 85% des sinistrés, sa maison n’était pas assurée contre les catastrophes naturelles.

Jean-François Bonneté vit depuis plus de 20 ans au Texas

Né à Dinan, en Bretagne, il dirige une société d’importation de vins et spiritueux qu’il a créée. Ce n’est pas tant la pluie que les deux réservoirs que la mairie de Houston a ouverts pour préserver le reste de la ville, qui ont provoqué les inondations dans le quartier.

Le problème, dit Jean-François Bonneté, c’est que les autorités n’ont pas tiré les enseignements du passage de l’ouragan Harvey : "On s’en remet toujours à l’individu. On a été secoué d’une façon absolument catastrophique, et encore une fois on va se remettre sur nos pieds, on va repartir de l’avant, parce que c’est comme ça qu’il faut faire ici, c’est la culture, c’est notre identité. On se serre les coudes et on s’en remet toujours à la fin à l’extraordinaire résilience de ce peuple américain."

Les dégâts sont nombreux et la facture salée. Aujourd’hui, une dizaine d’expatriés français n’ont pas réintégré leur maison.

L'heure est au grand nettoyage chez les Bonneté (DR)

La solidarité a joué à plein

Le quartier de Memorial reste sinistré, et l’on peut toujours voir les traces de l’eau sur certaines maisons inoccupées. Beaucoup sont à vendre, et malgré une baisse des prix, elles ne trouvent pas d’acheteur.

Il y a des gens qui se trouvent toujours en état de choc, aujourd'hui, un an plus tard, de façon très personnelle et très individuelle

Jean-François Bonneté

"Il y a des gens que l'on côtoie dans notre quartier et qui ne sont pas encore prêts à revenir, qui n'ont pas commencé de travaux et qui sont encore en train de se poser la question de ce qu'ils vont faire. Il y a des gens qui sont morts près de chez nous. Ça a été d'une violence absolument extrême et chacun le gère à sa façon." 

Harvey a affecté l’implantation géographique des expatriés à Houston, qui s’installaient auparavant dans les quartiers ouest de la ville, au-delà du périphérique. Maintenant, la tendance chez les nouveaux arrivants est de s’installer à l’intérieur, dans des quartiers épargnés par l’ouragan et l’ouverture des barrages.

15 à 20 000 Français vivent au Texas, dont la moitié à Houston

Toutes les communautés se sont entraidées. La solidarité a joué à plein : voisins, proches ou volontaires ont porté secours et réconfort aux victimes de l’ouragan. Le choc est aussi psychologique. Harvey a fait deux morts à Houston. A Washington, l’ambassade de France travaille à mettre en place un suivi psychologique pour les victimes de catastrophes.

Lui écrire : jeanfranbonnete@yahoo.fr

Aller plus loin

Retrouvez cette chronique dans le Journal des Français à l'étranger, nouveau magazine et site internet dédié à l'expatriation

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