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A Cannes le cinéaste Jia Zhangke en compétition pour la Palme d'Or

Comment va le monde ? Chaque année, le Festival de Cannes semble poser cette question aux artistes qu'il invite...Il va mal, selon le cinéaste chinois Jia Zhangke, en compétition pour la Palme d'Or avec son film "A Touch of Sin", un soupçon de péché. Jia Zhangke dresse un portrait sans concession de son pays, gangrené par la corruption et par la violence.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Le film "A touch of sin" s'inspire
de faits divers réels et raconte quatre histoires
, quatre personnages à priori ordinaires, mais
pour qui la violence extrême va devenir la seule réponse aux humiliations
engendrées par un boom économique qui a creusé les inégalités entre riches et
pauvres.

Il y a ce mineur justicier, exaspéré par la corruption qui va abattre,
un à un, les cadres corrompus de son village, il y a ce travailleur migrant
usant de son pistolet pour voler avec une banalité terrifiante, ce jeune homme
également qui à force de petits boulots dégradants choisit de mettre fin à ses
souffrances. Et puis il y a enfin cette hôtesse d'accueil d'une maison close. Un client de l'établissement
exige d'elle un rapport sexuel, elle refuse, il exhibe alors ses billets et la
frappe à coups de liasses. Elle n'aura d'autre échappatoire que de
poignarder le riche client, scène terrible que Jia Zhang-Ke filme comme le
symbole de la violence sexuelle qui gangrène la Chine.

"Cette histoire a eu
un impact énorme dans la société chinoise
,"
souligne le cinéaste chinois, "j'ai mis
beaucoup de temps à m'en remettre, car chez nous, on pense que l'argent donne
du pouvoir sur autrui, je ne pouvais pas ne pas mettre cette histoire dans le film".

 

Le sexe, encore mais totalement consenti cette fois. Dans L'Inconnu du Lac , présenté hier dans la Sélection Un Certain Regard , le
cinéaste Alain Guiraudie raconte l'amour à mort, avec en toile de fond, une
intrigue policière et pour seul décor un lac donc, dans le sud de la
France, autour duquel des hommes, seuls, bronzent, s'observent, se
frôlent, et se mélangent.

Nous sommes sur un lieu de rencontre homosexuelle, en pleine nature. Rarement un tel cadre aura eu les honneurs du cinéma. A l'écran, les ébats sexuels sont parfois très explicites. Mais plutôt que choquer, ce qui intéresse ici Alain Guiraudie, c'est
de plonger dans les affres du désir et aussi de filmer ce lac et
ses alentours comme un éden de plaisir en voie de disparition.

 

 

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