Thérèse Clerc, une militante résolument libre
En 1948, la famille de Thérèse Clerc vit dans une maison ouvrière et c'est l'heure des premières interrogations avec la rencontre de prêtres ouvriers. "J'ai appris Marx à l'église ", raconte t-elle.
En 1968, en cachette de son mari, elle fréquente les meetings à l'université de Jussieu. Puis lasse d'être "invisible et traitée de bonne à rien " , elle divorce en 1969. "D'un seul coup, je retrouvais la liberté mais aussi la pauvreté " , elle deviendra vendeuse.
Engagée dans le mouvement des femmes et notamment dans le Mouvement pour la libéralisation de l'avortement et de la contraception, le MLAC, elle devient "Thérèse de Montreuil" , celle qui pratique des avortements clandestins. Dans son immeuble, le voisin prof d'anglais, garde ses enfants, la veuve du rez-de-chaussée qui ne comprenait pas vraiment ce qui se passait chez Thérèse fait des gâteaux pour réconforter les filles après l'intervention.
En mars 2007, elle pose la première pierre de la Maison des Babayagas, une maison de retraite unique, autogérée par des femmes de toutes catégories sociales, avec les visées toujours omniprésentes du partage et du militantisme.
Du haut de 40 ans de féminisme, Thérèse Clerc n'a pourtant pas le sentiment du devoir accompli. "Certes, la situation des femmes a évolué, mais beaucoup reste à faire, entre les violences conjugales, des salaires toujours inégaux, ces jeunes filles musulmanes qui veulent se faire recoudre l'hymen au nom de la tradition ", Thérèse s'inquiète de la baisse de vigilance des nouvelles générations.
UNISAVIE se veut un des lieux de réflexion et d’élaboration d’une vie citoyenne à part entière pour les femmes et les hommes qui pensent que "vieillir c’est vivre", "vieillir, c’est continuer à avoir des projets", "vieillir, c’est continuer à être".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.