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Hannil Ghilas, 18 ans : "80% de nos quartiers, à Marseille, c'est la solidarité, l'amour, l'entraide"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18 à 25 ans. Vendredi 3 septembre, rencontre avec Hannil Ghilas, 18 ans, acteur, réalisateur, auteur et dénicheur de talents dans les quartiers marseillais.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Hannil Ghilas, jeune auteur, interprète et réalisateur de 18 ans, originaire du quartier La Castellane à Marseille. (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Hannil est né dans le quartier La Castellane, dans le 15e arrondissement de Marseille. Acteur, réalisateur, auteur et dénicheur de talents, Hannil s'attache à montrer "le 80% de nos quartiers, c'est-à-dire la solidarité, l'amour, l'entraide, et non le 20% (la violence, les trafics de drogue) qu'on voit partout dans les médias, dans les clips et dans certains films". C'est notamment le sujet du film Merlich Merlich ("C'est pas grave" en arabe) sur lequel Hannil a travaillé avec le réalisateur Pascal Tessaud.

"Il faut persévérer et ne pas tomber"

A côté du cinéma, Hannil s'occupe de dénicher des talents dans les quartiers, notamment des jeunes rappeurs et rappeuses qui n'ont pas les moyens de produire leur art. "Le but est d'aider à lancer les rappeurs et à leur donner une petite lumière dans ce Marseille sombre qu'on peut connaître en ce moment", explique-t-il, avant d'ajouter : "Dans les quartiers on a des avocats, des footballeurs, des très bons chanteurs, des pianistes".

Hannil est un décrocheur scolaire. "L'école n'était pas faite pour moi", raconte-t-il. "J'ai été viré de trois lycées et de trois collèges. Je me suis cultivé seul. J'ai commencé à lire beaucoup de livres, à regarder des films et des documentaires". Il a aussi intégré le Conservatoire via un concours lors duquel il a interprété le texte "Racailles" de l'artiste Kery James. "Il faut persévérer. Il ne faut pas tomber", insiste Hannil, qui espère "un bon futur pour les quartiers et tout Marseille". 

"Avec les gros titres, les gens n'ont plus envie de venir dans nos quartiers"

Hannil aimerait que les politiques discutent davantage directement avec les jeunes. "Qu'ils viennent nous voir, faire des tables rondes", propose-t-il. "Aujourd'hui, tout passe par la télévision, c'est dommage, regrette Hannil. Avec les gros titres on nous voit comme des monstres et après les gens n'ont plus envie de venir dans nos quartiers. Pourtant ça nous fait du bien de voir d'autres personnes."

Aussi, Hannil déplore le "surplus de policiers autour des quartiers". "J'en ai marre de voir nos petites soeurs et nos petits frères marcher à côté de gros gabarits en uniforme. C'est une image qui me fait mal au coeur", dit-il.

En 2022, Hanni votera pour la première fois. "C'est compliqué. On nous promet des choses après on fait l'inverse. Pour l'instant je m'informe, je suis sans avis. J'attends de voir. C'est à eux de faire les choses et d'attirer la jeunesse", conclut-il.

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