Avril 1992, des émeutes raciales embrasent Los Angeles
LAPD, police la plus violente et la plus raciste des Etats-Unis
Le 3 mars 1991, un terrible fait divers fait la Une de l'actualité aux Etats-Unis.
Dans la nuit, un jeune homme est passé à tabac dans les rues de Los Angeles par des policiers blancs. Il s'appelle Rodney King, il a vingt-cinq ans, et il est noir. Ce qui est d'abord un simple contrôle de routine après des excès de vitesse de King dégénère.
Alors que King est roué de coup, vingt autres policiers assistent à la scène, mais aucun n'intervient.
Cette nuit là, les policiers pensent agir impunément. Mais un voisin, réveillé par la lumière et par le bruit, décide de filmer la scène d'une violence inouïe. Bientôt, le nom de Rodney King est connu de tous. Les images filmées passent en boucle à la télévision et chacun peut se figurer la violence des coups portés.
Pourtant, la situation reste calme
Pour tout le monde à Los Angeles comme dans le reste du pays, la suite des évènements ne fait aucun doute, il va y avoir un procès, et les policiers blancs vont payer. La police de Los Angeles, réputée pour être l'une des plus violente, des plus racistes du pays va payer.
Quelques jours après le drame les conversations radio des policiers sont révélées. Et elles sont édifiantes.
« Ça fait longtemps que j’en avais pas tabassé un comme ça !» - « Je pensais que tu avais envie de te détendre un peu ».
Mais malgré ça, à la surprise générale, le 29 avril 1992, après quelques semaines de procès, les auteurs des coups sont acquittés, le jury déclarant ne pas pouvoir juger la "violence excessive" des coups portés, ce pour quoi les policiers avaient été inculpés. Le jury était alors composé de dix blans, d'un latino, et d'un noir, ce qui n'est pas sans rappeler la composition du Grand Jury, neuf blancs sur douze qui a choisi de ne pas poursuivre Darren Wilson pour le meurtre de Michael Brown à Ferguson.
Des émeutes au second procès
Deux heures après le verdict, les rues de Los Angeles sont noires de monde, la situation devient rapidement violente avec émeutes, scènes de pillage, incendies de maisons et de commerces... Malgré la garde nationale appelée en renfort, le calme ne revient pas.
D'autant qu'il faut attendre deux jours, le 1er mai, et que les émeutes se propagent dans d'autres grandes villes américaines pour que le Président George Bush père prenne la parole.
Et s'il critique la décision de justice, ces mots prônent avant tout le retour au calme et cela donne le ton de la réponse politique apportée aux émeutes.
Toute la force nécessaire... Pour Bush, cela comprend des troupes fédérales revenues d'Irak, envoyées en renforts. Et c'est à ce prix là qu'après une semaine d'émeutes faisant 53 morts, des centaines de blessés, et des millions de dollars de dommages, le calme revient à Los Angeles.
Sous la pression de l'opinion publique, les policiers sont rejugés et cette fois, le jury fédéral en condamne deux sur quatre à trente mois de prison.
A Ferguson dans le Missouri le nombre de militaires déployés vient de tripler, atteignant les 2.200. Décidément, vingt-trois ans après les émeutes de Los Angeles, rien n'a vraiment changé au pays de l'Oncle Sam.
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