Histoires d'Info. Alep en Syrie, une des plus vieilles villes du monde
Alep est le nouveau nom de l’horreur. Avant elle, Dresde, Sarajevo ou Verdun avait connu le même sort. On a perdu leur histoire pour ne devenir que le symbole de la destruction, de la mort et de la désolation.
Avant les bombardements, avant les larmes de douleurs des familles déchirées, avant que le terme de "tragédie" ne soit accolé systématiquement au nom d’Alep, la deuxième ville de Syrie, on parlait d'Alep autrement. En février 1951, l’émission Heure de culture française est consacrée à "Alep, cité d’Orient : "Alep, cité de l'Orient méditerranéen produit sur le voyageur l'impression la plus profonde et la plus durable. Ces places larges et bien aérées où se cotoient les plus purs représentants des nomades et des citadins de race arabe, turc, mongole, persane ou européenne, autant d'attraits qui retiennent la curiosité de l'étranger et lui font apprécier comme il convient l'hospitalité légendaire des habitants."
Les premières traces attestent d’un peuplement en 5 000 avant Jésus Christ, reliant d’Est en Ouest la Mésopotamie à la Méditerranée et du Nord au Sud, le monde turc (Anatolie) au Moyen-Orient, Alep est au carrefour des civilisations. Une image cosmopolite qui vaudra à Alep d’être punie, et marginalisée durant près de quatre décennies, de l’indépendance réelle de la Syrie, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'au début des années 1990. Damas ne supportait plus ces Syriens d’Alep qui se disent Aleppins, avec tout le prestige que l’histoire et la culture de la ville impliquent. Un prestige dont l’Occident connaît au moins une trace : "Ils travaillent sans relâche, jour et nuit pour produire leurs 25 000 savons quotidiens... la fabrication du savon ne débute qu'en hiver après la récolte des olives ramassées dans l'oasis de Palmyre ou sur les collines du littoral méditerranéen."
Malgré les bombes, le savon d’Alep continue d’être produit. Il est une trace visible de ce que fut Alep. Et de ce qu’elle ne cessera jamais d’être.
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