Histoires d'info. Brésil : Lula, la chute d'une icône
L'ancien président pourrait être incarcéré dans les prochains jours pour corruption. La Cour suprême brésilienne a rejeté, jeudi 5 avril, son ultime recours. Retour sur son parcours politique.
La Cour suprême brésilienne a donc rejeté l'ultime recours déposé par les avocats de l'ancien président Lula, condamné en janvier dernier à 12 ans de prison pour corruption dans une affaire liée au groupe public Petrobras. Il pourrait donc être incarcéré dans les prochains jours, lui qui visait la prochaine élection présidentielle au Brésil et qui faisait figure d'icône pour des millions de Brésiliens.
Beaucoup d’entre eux considéraient, et considèrent encore, qu’il a donné son corps pour le Brésil, qu’il s’est sacrifié pour eux. Et dans cette nation si religieuse, cela a du sens. Tout commence il y a près de 40 ans, le 13 mars 1979, non loin de São Paulo, à São Bernardo. Lula, qui dirige le syndicat des métallurgistes, a réuni près de 100 000 ouvriers venus réclamer de meilleurs salaires et une représentation syndicale. Sur des banderoles, le Christ côtoie le syndicaliste barbu. Les mots de Luiz Ignacio da Silva électrisent la foule.
Le combat de Lula et des travailleurs, fort inégal, obtiendra cependant des résultats. Après des mois et des mois de lutte acharnée, notamment sur le droit de grève et les salaires, Lula est brièvement emprisonné au cours de l’année 1980. Il est l’homme qui incarne l’opposition au régime, et un idéal de démocratie socialiste. Tout à la fois hostile au gouvernement brésilien et aux firmes multinationales occidentales qui prospèrent dans le pays.
Du syndicalisme à la présidence
En 1980, Lula passe du syndicalisme à la politique. Il lance le Parti des travailleurs, un parti qui défend les intérêts de la classe ouvrière. Lula est battu pour le poste de gouverneur de l’État de São Paulo en 1982, mais obtient plus d’un million de voix. Et quand le pays retrouve la démocratie en 1985, Lula en est l’incarnation. Il fait son entrée au parlement, au sein de l’Assemblée constituante et il y est le mieux élu de tous les députés.
Après 16 ans dans l’opposition, c'est la consécration. Il est élu à la tête du pays. Il incarnera le Brésil qui gagne, le Brésil qui émerge et qui réduit les inégalités. Sa chute incarne aujourd’hui les difficultés d’un pays.
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