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Histoires d'info. Donald Trump en son royaume : la NRA

Le président américain rend visite vendredi au Congrès de la National Rifle Association à Dallas. Le contexte est très particulier. Les USA sont régulièrement endeuillés par des fusillades et les ventes d'armes sont toujours libres dans certains États.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Donald Trump, président des USA au Congrès de la NRA (National Rifle Association) en compagnie du président de la NRA Wayne LaPierre (gauche) et de Chris Cox, directeur exécutif de la NRA (à droite), le 28 avril 2017, à Atlanta (Géorgie). (JIM WATSON / AFP)

Donald Trump et son vice-président Mike Pence s'expriment vendredi 4 mai, à Dallas, à la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes, pour la première fois depuis la fusillade Parkland en Floride et ceci dans un contexte très particulier.

Selon un sondage Gallup qui trace l’évolution de l’opinion publique américaine sur la question de la législation sur les armes à feu depuis 1990, depuis près de 30 ans, sauf sous Barack Obama, et c’est signifiant d’une crispation sous cette présidence, jamais moins de 50% des Américains ont réclamé un contrôle plus strict sur les armes à feu et notamment leur acquisition.

Il faut remonter à 25 ans pour tomber sur tomber sur un tel chiffre

Il faut noter une évolution actuelle remarquable, même s’il faut rester prudent. Selon cette même enquête de Gallup, 67% des Américains se prononcent en faveur d’un plus strict contrôle des armes à feu. Ce taux, il faut remonter à 1993, il y a donc 25 ans pour retrouver un tel chiffre.
Cela s’était traduit par deux grandes lois votées en 1993 et en 1994, la loi Brady impose un contrôle des antécédents psychiatriques et judiciaires lors de l’achat d'une arme neuve (deux millions de transactions ont été empêchées grâce à cela depuis 1994) et un délai de cinq jours entre l’achat et la livraison de l’arme, histoire d’empêcher les crimes passionnels. Puis l’année suivante, l’interdiction des armes d’assaut. Une interdiction aujourd’hui disparue.

Donald Trump membre de la NRA

Trump a soufflé le chaud et le froid. Juste après la tuerie de Parkland, acculé par l’émotion populaire, il avait ouvertement critiqué la moitié des républicains du Congrès qui avaient, selon lui, trop peur pour voter des lois contraignantes. Mais, depuis, peu de choses ont changé, lui-même n’en a plus guère parlé, préférant même fuir Washington lors de la manifestation monstre des lycéens.
N’oublions pas que sa fameuse base électorale est très attachée au second amendement, n’oublions pas non plus que Trump est l’un des neuf présidents américains à être membre de la NRA durant sa présidence et n’oublions pas que le lobby pro-armes a contribué à hauteur de 30 millions de dollars à sa campagne (trois fois plus que pour Mitt Romney en 2012).

N’oublions pas non plus que la NRA est apparue dans la fameuse enquête du procureur Mueller autour de la figure d’un certain Alexander Torshin, un Russe, membre très actif de la NRA et actuel gouverneur adjoint de la banque centrale de Russie, grand défenseur des intérêts russes dans la vie politique américaine et qui aurait utilisé la NRA pour financer la campagne de Trump.

Pas d'armes à feu au Congrès

Bref, malgré les déclarations de Trump au lendemain de la tuerie de Parkland, le président américain ne devrait pas prononcer un discours dans un environnement hostileMême si les services secrets ont interdit, et c’est délicieusement ironique, les armes à feu dans la salle du Congrès.

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